samedi 19 octobre 2013

Monotraces à gogo - Trail du Pont du Gard


Le mois d'Octobre est propice à la pratique du Trail. La météo est souvent clémente, ni trop chaud, ni trop froid. Du coup, plein de courses au calendrier dans le Gard et dans les départements alentours. Mais là, j'avais surtout envie de faire ce Trail du Pont du Gard que j'ai manqué l'an dernier à cause de mon genou malade... une façon de conjurer le sort!
La veille de la course, il a fait un froid de canard auquel s'est ajouté une humidité importante... bref pas de quoi rendre optimiste... et pourtant le dimanche matin, le soleil perce entre les nappes de brouillard. Le fond de l'air est frais à Remoulins, mais on sent qu'il va faire chaud!
Après un échauffement minimaliste, le départ est donné. On débute par une courte portion de route et une brève ascension sur DFCI pour atteindre la crête qui surplombe St-Bonnet. On plonge alors immédiatement à droite dans une combe bien ombragée et terriblement glissante. L'an passé, la trace suivait la combe jusqu'au Pont du Gard, cette année que nenni! On remonte sur les crêtes prendre le soleil, puis on replonge à deux reprises dans des petites combes toujours aussi glissantes! Plusieurs coureurs sont déjà arrêtés suite à des chutes... certaines portions sont dangereuses, et pour ma part, je descends sur les fesses "à la Kilian"! J'ai le cul tout crotté, mais les jambes bien intactes. A défaut, d'aller vite dans ces portions, on peut profiter des superbes paysages et faire causette avec les autres valeureux coureurs dominicaux.
Premier passage
On rejoint alors l'esplanade du Pont du Gard, qui offre toujours une vue incroyable sur ce vestige que le monde nous envie! On passe sous les arches du doyen et on remonte pour  traverser le Gardon.
La trace propose alors une belle boucle dans les jardins de l'Aqueduc. Le terrain est souple et propice à dérouler sans trop se fatiguer. Je commence à reprendre quelques coureurs. Et là, j'ai comme une impression de déjà vu! Je redouble un groupe de 3 ou 4 coureurs que j'ai doublé dans la descente avant le Pont... bizarre, d'autant que je n'ai pas été doublé depuis... sûrement un groupe qui s'est "perdu" et qui a, coup de bol, retrouvé le bon chemin! Çà c'est de la vaine!!!
On repasse au côté du Pont du Gard et on attaque les escaliers qui mènent au petit tunnel où passèrent jadis les eaux arrosant Nîmes. Et çà y est, c'est parti pour la monotrace à gogo! C'est un vrai plaisir ces traces rapides et techniques sans être cassantes. Je remonte encore, et comme je me sens bien, je pousse en montée. Pas de répit, je relance dès le moindre replat. On récupère un DFCI sur quelques centaines de mètres, de quoi souffler un instant avant de repartir de plus belle. A cet instant, le paysage est moins marquant car on progresse sur des singles en sous-bois, mais çà reste super plaisant.
Au ravito, je remplis une de mes gourdes et je repars aussitôt avec deux sucres en prévision de la fin. Il reste 10km. J'ai un coup de mou vers les km18 sur une monotrace particulièrement éprouvante en faux-plat. J'ai 3 bonhommes derrière moi qui "m'utilisent" pour imprimer le rythme. C'est de bonne guerre! Ils ne veulent pas prendre le relai et je finis par m'épuiser... je les laisse passer et impossible de les suivre... dur pour la tête. Heureusement, arrive une petite descente où je vais pouvoir souffler et me relancer. Je reprends mon petit groupe qui descend doucement et à la montée qui suit, ils coincent tous sauf un dont j’emboîte le pas. Il reste 3km et je sais qu'on doit remonter sur la crête où nous sommes passés au départ.
Second passage
Ce que je ne savais pas c'est que pour atteindre cette crête, c'était un mur qu'il nous fallait franchir... horrible pour les jambes et le cœur qui explose... sur la crête, le DFCI où j'ai du mal à relancer... je me fais doubler. Dur, dur... j'ai les ischios en feu, à deux doigts de la crampe... si je lève un peu trop les genoux, c'est foutu... dernière descente bien technique, je lâche tout, j'ai en point de mire plusieurs coureurs, je veux les rattraper! Un, puis deux, puis trois et on retrouve le bitume du départ. Il faut relancer, c'est terrible, mais tout le monde est à bout. Je penche le buste en avant, et je pousse, encore un et j'aperçois la fin du parcours, les copains sont là pour m'encourager. Çà m'a fait chaud au cœur! Puis les arènes...
2h38 pour boucler ce trail et une 109ème place à l'arrivée. Voilà un très beau trail, épuisant certes car n'offrant que très peu de répit, mais sympa, rythmé où on ne s'ennuie pas. L'an prochain il y aura un 42km!... peut être qu'on verra çà!

La trace (24km)


Profil 750m+