samedi 29 novembre 2014

GEM Trail, l'été au mois de Novembre!


Le GEM Trail est une toute nouvelle épreuve initiée par le Trail Club de Provence et le Gémenos Tri Athlé dans le secteur Marseille/Aix/Aubagne. Cette terre de trail regorge de courses, Drailles de la Galinette, Trail du Garlaban, Trail de la Ste-Victoire, de la Ste-Baume, Trail de Mimet, du Mont Olympe, et j'en passe!
Cap Canaille
On pourrait se dire : "allez, et encore un...", mais là, non! Justement, ce trail se situe volontairement sur un créneau bien spécifique qu'on ne trouve pas beaucoup dans le sud-est! Un trail court mais difficile, technique, quasi-montagnard. 26km et 1600m+ sont annoncés! On nous promet des douleurs dans les jambes, des étoiles dans les yeux et la banane à l'arrivée!
Le teasing est efficace! Et puis ce nom, GEM Trail ou J'aime Trail, ou bien Gemme Trail, un joyau de trail? Je ne sais pas vous, mais moi, çà m'a furieusement donné envie!


Vallon du Gour de Brest
J'arrive la veille avec Cris et Christophe. Petit détour par Gémenos pour récupérer les dossards, et nous filons à Cassis faire un tour dans les Calanques! Port Miou puis Port Pin. On déguste les gâteaux préparés par Cris sous un soleil digne d'une fin Septembre, alors que certains courageux se baignent à quelques pas. Alors que le soleil passe derrière les crêtes, nous retournons à la voiture et cédons à l'envie d'aller siroter une bière sur le port.

Le lendemain matin à 8h30, lorsque nous commençons à nous échauffer, il fait déjà suffisamment chaud, et nos doutes quant à la tenue à porter sont vite levé! Ce sera tshirt et manchons pour les secteurs ombragés! On va avoir chaud aux alentours de midi!!!

Pic de Bertagne (face ouest)
Le départ est donné à 9h et çà part vite, très vite! Je me fais violence pour rester dans le tempo, mais je lève vite le pied pour éviter la zone rouge. On attaque très vite la première bosse, enfin ce que je pensais être une bosse... qui s’avérera être une sacré grimpette : 300m+ sur 1.5km. Cà réchauffe. On récupère une large piste et un premier point de vue sur le Pic Bertagne. Une descente technique nous ramène au Parc de Saint-Pons.

Et c'est parti pour 800m d'ascension sur 5km. C'est long, la chaleur devient étouffante mais que c'est beau! On est encouragé tout le long par les bénévoles. Les 500 derniers mètres sont terribles avec une pente moyenne à 25%, mais on commence à sentir le vent souffler, signe qu'on approche du Col du Fauge, point culminant du parcours. J'aperçois enfin le dôme de la station radar juchée au sommet du Pic Bertagne, point culminant des Bouches du Rhône à 1042m.

Dernière pente avant le Col de Fauge
On bascule alors sur une descente particulièrement technique en face nord, rendue glissante par les pluies incessantes des dernières semaines. Je reste sur mes gardes, mais en profite pour gagner quelques places. Un peu plus bas, je croise des coureurs qui remontent... non... le spectre de mes pertes des dernières courses est de retour... je lève les yeux et là juste au-dessus de moi une balise! Ouf, je suis sur le bon chemin, mais pourquoi ils remontent??? Ben, en fait, ils ont réussi à se tromper (faut le faire!!!) au cours de l'ascension et se sont retrouvés sur la face nord, au lieu de la face ouest... mouais... bon pas le temps de tergiverser, je reprends mon rythme jusqu'au ravito un peu plus bas.

Station radar au sommet du Pic de Bertagne (1042m)
Après un arrêt éclair, j'attaque la première descente à fond les ballons. Je double beaucoup, mais je sens les pieds qui chauffent! Il va falloir ralentir si je veux finis sans trop d'ampoules... dommage car les jambes vont bien. J'arrive quand même rapidement au pied de la dernière grosse ascension. On chemine sur une superbe crête en dalle de calcaire avec vue sur la face ouest du Pic. Une bonne brise souffle et régule la température corporelle qui monte sensiblement. On récupère finalement une petite monotrace qui nous amène dans la grotte de la Grande Baume qu'on traverse de part en part pour retrouver la sente plus loin. Un bon coup de clim, çà fait du bien. Le col de Bertagne est alors tout près.

Pic de Bertagne (face nord)
Puis c'est un long passage à flanc de coteau qui nous attend. Rapide et ludique, je me suis bien amusé sur cette portion avec plusieurs superbes points de vue sur les environs. On débouche finalement au col de l'Espigoulier, bien connu des motards et pilotes d'un jour. C'est le second ravito et j'en profite pour manger salé car je sentais poindre les crampes lors des relances... j'en suis à 3h de course et on nous annonce 6km de descente, 35min maximum. Sauf que j'en mettrais 55, car entre il y a une belle "bosse" à se farcir avant de revenir au point de départ...

Dents de Roque Forcade
Je repars tranquillement sans avoir perdu trop de place. On poursuit encore en crête puis sur un vieux sentier visiblement réouvert pour l'occasion. Du dévers en veux-tu en voilà... les pieds surchauffent, je sens les premières ampoules... obligé de ralentir dans le vallon de la Galère (çà s'invente pas!!!) sous peine de finir avec la plante des pieds à vif... je me fais reprendre par plusieurs coureurs, j'ai un peu les boules. Mes chaussures ne sont pas faites pour attaquer... il faudra que je trouve une solution contre ce problème d'échauffement que je ne rencontre pas sur du long!

Vue sur la plaine d'Aubagne avec le Garlaban au fond
Après la fameuse "bosse" de 100m+ quand même, en plein soleil sur du calcaire... j'ai commencé à tourner de l'oeil... trop chaud... il faut que çà se termine! Dernière descente, sentier taillé à travers les buissons, on se déchire copieusement les jambes et on s'arrache les quadris dans cette pente infernale, mais c'est la fin, je lâche tout, double quelques coureurs et finis à la limite de l'hypo en moins de 4h... on ne m'aura pas menti, c'était magnifique, magnifiquement dur!




(Attention, ce parcours est susceptible d'emprunter des chemins privés ouverts uniquement le jour de la course. Merci de ne pas les emprunter sans autorisations)

lundi 27 octobre 2014

Intégrale des Causses


Après le Trail aux Etoiles et la Pastourelle, je voulais terminer cette saison 2014 avec un dernier trail long. Sous l'impulsion de Yorick, je me suis finalement décidé pour l'Intégrale des Causses dans le cadre du Festival des Templiers à Millau. Cette course toute nouvelle, 2ème édition seulement, reprend à peu de chose près la fin du parcours de l'Endurance Trail, et limite le nombre de participants à 300 ce qui est bien à mon sens et évitera de passer ces 60km et 2800m+ à se marcher dessus...
Vase de Sèvres
Qui dit Festival des Templiers, dit foule immense de coureurs, accompagnateurs, suiveurs, journalistes, commentateurs... bref, faut aimer la foule, les bouchons, le bruit,... pour ma part, je fais un passage éclair au salon du Trail pour retirer mon dossard et mon lot de bienvenue, je fais un coucou aux copains et je file au calme à Nant pour me préparer (oui, j'aurais pu choisir un coin plus prêt, mais là-bas j'étais pénard!).

Le départ est donné à Mostuéjouls le vendredi matin à 7h, ce qui me fait lever à 4h... 30min de voiture, autant de navettes et me voilà sur place avec Yorick et Yannick. Le beau temps est annoncé pour la journée, mais ce matin qu'est-ce que çà caille!!! En quelques jours, on est passé d'un temps quasi estival à une fraîcheur quasi hivernale... tout juste 3°C quand les fumigènes rouges sont allumés et que retentit Ameno, la célèbre musique d'ERA qui lance toutes les courses du Festival.

Balcons du Vertige
Dès les premières foulées j'adopte un rythme cool, le but est de le garder tout le long. Yorick et Yannick sont déjà loin devant. A peine, 1km et je vois un flot de lumières revenir en sens inverse... c'est un gag, on s'est déjà planté de chemin! Demi-tour, on récupère une petite monotrace et tout les leaders qui repassent à grand coup d'épaules. On traverse Liaucous, magnifique petit village encore endormi, puis on attaque par une petite sente qui monte au-dessus du Rozier. Rien de méchant, mais déjà çà bouchonne... je ronge mon frein, et me dit que cette énergie économisée me sera bien utile à la fin. J'en profite pour admirer la guirlande de frontales et le jour qui se lève sur les Causses.

Chapelle de St-Jean de Balmes
Après une courte descente, me voici déjà au Rozier. Je ne m’arrête que pour boire un verre d'eau et je repars aussi vite pour attaquer la première vraie ascension vers les crêtes de la Jonte. Je retrouve le sentier parcouru quelques jours plus tôt avec Pat et le reste du CTC. Je sors mes bâtons et je prends mon rythme. Pas de grosses difficultés dans cette ascension, ce qui permet de bien profiter du lever du jour sur le balcon du Vertige! C'est juste magnifique!

Le soleil réchauffe bien l'atmosphère, mais dans les ravins et au fond des vallons, la température est encore glaciale. Je me lance dans la descente vers le Truel sans prendre de risque. Je suis toujours dans l'objectif de m'économiser pour éviter de payer le prix fort à la fin. Au Truel, on prend les petits chemins de traverse et on passe sous le village sur les berges de la Jonte. Ce secteur encaissé est très glissant, humide et froid... pas très agréable, sauf pour un pécheur qui recherche du calme et du poisson frais!

Paysage de Causses
Après un bon kilomètre, on reprend l'ascension vers le Causse Noir. Çà démarre sec, mais la pente reste modérée. Juste avant de ressortir sur le plateau, je vois Yorick et Yannick me rattraper et après quelques conneries échangées, ils me déposent sur la relance. Voilà près de 3h que je cours, et j'ai un premier coup de mou... au départ, je me suis fixé de manger une barre énergétique toutes les heures, mais là pas moyen d'avaler celle-ci... déjà plus envie de sucré... j'ai mal à la tête, presque envie de vomir... vraiment pas terrible... j'arrive finalement à relancer grâce à une petite descente, mais je sens qu'il va falloir ralentir un moment le temps de reprendre mes esprits.

Gorges de la Dourbie
Après quelques passages auprès de superbes fermes caussenardes, j'arrive à St-André de Vézines, km24 pour un premier vrai ravito avec pas mal de monde sur le bord de la route pour nous encourager. Sous un grand préau, je fonce directement sur ce qui me fait envie, du gruyère et des chips! Quel régal, çà passe tout seul avec un grand verre d'eau gazeuse! Je remplis mes bidons et je ne m'attarde pas. J'ai toujours des sensations étranges, mais çà tient. Il doit être pas loin de 11h et le soleil commence à taper, mais il y a toujours une petite brise sur les hauteurs qui m'oblige à garder mes manches longues.

Corniche du Rajol
On descend progressivement jusqu'à Montméjean avant quelques très beaux points de vue sur la vallée de la Dourbie, puis on remonte toutes la Corniche du Rajol. C'est pour moi la plus belle portion du parcours! On navigue dans une mer de rochers ruiniformes, vases, arches, failles, colosses dolomitiques et vautours en prime! Je me retenais pour ne pas m'arrêter faire des photos toutes les 2 minutes! C'est ici que je me fais rattraper par les premiers de l'Endurance Trail... des avions malgré 70km dans les pattes... Après une superbe visite de Roques Altès, dont un passage dans une arche, on attaque la descente vers la Roque-Ste-Marguerite par la ravin du Riou Sec. Le sentier est très technique, caillouteux, il est parfois impossible d'y courir... pas de point de vue à se mettre sous la dent, bref un long moment à passer et que je suis content de voir s'achever en entrant dans le village. Toujours autant de monde sur le bord des chemins, lorsque j'arrive au ravito. Bis repetita, gruyère chips, combo gagnant du jour! Je fais les niveaux, car je sais qu'un long morceau se profile avant de pouvoir à nouveau ravitailler.

Roques-Altès
Je repars rapidement grattant ainsi quelques places, traverse la Dourbie et attaque directement la grimpette vers le Larzac. Cette ascension est terrible dès le début, 20 à 30% dans la terre... on est sur un versant nord, pas de soleil, il fait froid, humide... heureusement, on sort vite sur le causse et la vue se dégage sur Pierrefiche, quasi déserte. Le tracé nous fait zigzaguer à travers pelouses sèches typiques du Larzac, les buis et les forêts de chènes, puis on se retrouve sur la corniche avec là encore de superbes points de vue sur la Dourbie. Depuis Pierrefiche, je me sens mieux et j'arrive à relancer malgré les douleurs dans les jambes. Je me retrouve en tête d'un petit groupe lorsqu'on plonge dans la gorge. S'en suit un très long monotrace en dévers qui longe la rivière alternant les bosses et relances... un vrai supplice à ce moment là pour moi. Mais, je m'accroche et mène toujours mon petit grupetto, qui semble bien content de me voir imposer le rythme, mais aucun ne prendra le relais, me laissant m'épuiser.

Arche de Roques Altès (photo de T.Walter 2012)
Arrivé à Massebiau, je profite du point d'eau, un petit puits en auto-gestion, pour remplir mes gourdes vides et enfin laisser mes manches longues pour un t-shirt, car l'ascension à venir est en plein soleil! Je perds pas mal de place dans l'opération, mais je repars "frais" ce qui fera mes affaires plus loin. L'ascension comme prévue est terrible, plus de 400m+ en 1.6km... il me faudra près d'une heure pour rejoindre le Cade depuis le fond de la vallée... mais finalement, je suis pas si mal dans la montée car je ne me fais doubler que par quelques coureurs du 100km et je ramasse les morts du 60km. Et aussi surprenant que çà puisse paraître, j'arrive à relancer sur la causse et reprendre encore des coureurs perclus de crampe. J'arrive tout content au Cade, car je sais que je n'ai plus qu'à descendre. Je bois quelques gorgées d'eau et emporte quelques chips avant de repartir rapidement car je me sens bien et je veux en profiter.
La Roque-Ste-Marguerite

La dernière partie du parcours aura été un plaisir car j'ai trouvé un incroyable second souffle, j'arrive à courir à près de 10km/h après 55km! L'euphorie de l'arrivée m'envahie et quand je vois un dossard devant je donne tout pour le passer. Dernière descente, je reprends encore des coureurs à l'agonie, traversée de la grotte du Hibou, puis je dévale, je saute, j'enjambe, j'esquive, je n'ai plus mal nul part, encore un groupe devant, je fond sur eux comme un vautour sur sa proie, je gagne plus de 10 places sur le dernier kilomètre, incroyable! Je franchis même les dernières marches en courant, alors que je m'étais imaginé ramper jusqu'à cette satané ligne d'arrivée! Et bien non, je passe sur mes deux jambes en moins de 10h en 109ème position sur plus de 300 partants. Je suis le premier surpris par cette place, je pensais être beaucoup plus loin, mais en regardant les classements intermédiaires, j'étais plutôt régulier. Je regagnais aux ravitos (et dans les derniers km) ce que je perdais sur le terrain.
Pierrefiche

Avec quelques jours de recul, je suis super content de ma course et de la façon dont je l'ai gérée car je finis bien. Certes, 3 jours après j'ai encore un peu mal aux jambes, mais je m'attendais à pire. En tout cas, je repars confiant sur mes possibilités sur ce format de course et je commence déjà à regarder quoi faire l'an prochain!!!
Pour l'organisation, mis à part le couac du départ avec un balisage plus que light (de nuit, faut assurer à ce niveau), rien à dire, les ravitos copieux et des bénévoles sympathiques jamais avares d'encouragements. Et puis quel endroit magnifique pour courir. J'en remets une couche mais, la corniche du Rajol, quelle claque ce fut! A refaire absolument en off !




Paysages de Causses

Gorges de la Dourbie et Millau au loin

Pont de Massebiau (photo de P.Dablon 2008)

Millau depuis la Pouncho d'Agast

(Attention, ce parcours est susceptible d'emprunter des chemins privés ouverts uniquement le jour de la course. Merci de ne pas les emprunter sans autorisations)

dimanche 12 octobre 2014

Les crêtes du Mont Aigoual

Crêtes de l'Asclier et Fageas
Un levé du jour dans les Cévennes, quelques jours après un bon épisode, çà a quelque chose de magique. Dans une châtaigneraie, les rayons du soleil percent la brume, tandis qu'on file vers les crêtes. Ce moment rare rend l'ascension bien moins difficile.
A quelques semaines de l'Intégrale des Causses, il me fallait une sortie longue pour tester le matos, me tester aussi sur une bonne distance avec du dénivelé. Avec Jean-Claude, Thierry et Bruno, on jette notre dévolu sur ces belles crêtes de l'Aigoual qui commencent à se parer de leurs couleurs d'automne. Au départ des Plantiers, la première ascension vers le Col de l'Homme Mort est un régal pour les yeux. D'en haut, on aperçoit déjà le Mont Aigoual avec sa tête couronnée d'un épais nuage.
Direction Bonperrier
On suit la crête jusqu'à Bonperrier où on croise un VTTiste qui a passé la nuit là, dans sa tente, sur un petit lit d'herbe. Quel bonheur, il a du avoir au réveil avec ce beau soleil!

Vallée de l'Hérault
On redescend ensuite sur Valleraugue par un long sentier qui se transforme en petite route et nous fait découvrir quelques jolis petits hameaux Cévenols encore dans l'ombre des vallées encaissées. Après un passage sur la route, on entre dans Valleraugue où on croise bon nombre de randonneurs qui partent à l'assaut des fameuses 4000 marches.
Voilà déjà 2h que nous courrons, pas loin de 15km et 800m+, et nous commençons l'ascension. Le début est assez raide, mais on retrouve rapidement des passages roulants dans les châtaigniers. On slalome entre les marcheurs pour sortir finalement au dessus de l'Estivel. Là, la typologie du sentier change brutalement. On passe sur des sentiers escarpés et techniques où on avance entre les blocs de schistes, les genêts et la bruyère à l'odeur enivrante. Il faut parfois mettre les mains pour avancer dans les portions les plus raides.

Au-dessus d'Estivel
Plus loin, se présentent les superbes forêts des hêtres. On retrouve un peu de roulant, quelques superbes ruisseaux qui ont creusé la roche, puis on débouche dans les résineux qui indiquent l'approche imminente du sommet.

Après un peu moins de deux heures d'efforts, voici le vaisseau amiral, l'observatoire, la vigie qui sort de la végétation, le sommet du Mont Aigoual. Celà fait seulement trois fois que je viens ici et la sensation est toujours la même, j'ai l'impression d'être seul au monde là-haut, malgré la présence de quelques marcheurs ou cyclistes. Il y règne un calme olympien, on parle à voix basse ici, on respecte la nature, on écoute.
L'observatoire du Mont Aigoual
Au nord de l'Aigoual
Dernier regard sur le sommet
Après quelques minutes de pause, il est temps de poursuivre notre route en direction du gîte d'Aire de Côte. On emprunte les larges pistes forestières de l'Aigoual. On profite des senteurs de l'automne qui nous sont offertes. Les forêts doivent être pleines de champignons.

Aire de Côte
On poursuit en crête vers le Col du Pas, secteur très cassant, avant de retrouver un terrain plus souple sur la Draille de Transhumance. A hauteur de la ruine des Crémats, on bascule dans la vallée de Borgne. Une longue descente dans les châtaigniers nous attend jusqu'à Faveyrolles, puis Monteils un peu plus loin. On récupère enfin la route jusqu'aux Plantiers pour boucler ce parcours de 42km et 2000m+.





Vallon de la Tourgueille
Vieux pont de Monteils


jeudi 9 octobre 2014

Off CTC dans les Gorges du Tarn

Pour bien commencer l'année sportive du CTC, Pat nous a concocté un week-end d'anthologie dans les Gorges du Tarn avec au programme, une via-ferrata le samedi après-midi et une sortie trail le dimanche matin.

C'est sous un franc soleil que nous nous sommes réunis à Liaucous ce 27 Septembre pour nous lancer à l'assaut de la via-ferrata locale. Après un petit pique-nique tiré du panier, nous nous équipons et commençons la marche d'approche. Nous ne sommes pas seul aujourd'hui sur la via et à peine arrivés, on doit déjà attendre que le flot de grimpeur s'écoule, çà va qu'il n'y a pas le feu!
Quand vient mon tour, je me lance fébrilement sur la roche avec un démarrage plutôt engagé. Je suis assez tendu sur les premiers passages, les jambes tremblent, mais je suis vite rassuré car je m'aperçois que je gère bien le vide! Et pour cause, le simple fait d'être attaché à la ligne de vie, d'avoir toujours une prise pied et main évidente me rassure!
Si bien que je me retrouve rapidement à prendre du plaisir à enchaîner les passages verticaux. Seul moment difficile, le pont Népalais particulièrement instable, où j'ai eu du mal à sourire aux blagues des copains! Mais après çà, que du bonheur! et à la clé une belle tyrolienne où j'ai encore fini de travers...
Voilà une bien belle expérience à renouveler!





Après cette superbe après-midi, nous filons à Almières dans le gîte des Fleurines pour passer la nuit. Ce gîte est tout simplement fabuleux! Une vrai ferme Caussenarde parfaitement restaurée et aussi bien destinée à l'accueil des randonneurs itinérants qu'aux séjours plus longs.
Après un petit apéro, on déguste un bon repas toujours dans une ambiance bon enfant. Il ne me faudra pas longtemps pour sentir l'effet de la fatigue (à moins que ce soit la tisane au tilleul local?) et partir me coucher.
Après une bonne nuit à peine gênée par les ronflements des voisins ( :-p ), il est temps de se préparer pour la sortie trail qui s'annonce aérienne si j'en crois la trace. Un petit déjeuner copieux dans le ventre et c'est parti pour 30km sur le Causses de Sauveterre et Méjean.

Les premiers kilomètres sur pistes souples et boisées nous permettent de bien chauffer les muscles avant d'attaquer les singles techniques longeant les falaises. On y découvre une sympathique clairière avec sa petite source sortie directement de la roche, puis un peu plus long deux anciens villages semi-troglodytiques dont un toujours pourvu de sa chapelle restaurée. On a tout loisir apprécier la présence majestueuse des vautours qui donnent presque l'impression de nous suivre, n'attendant qu'un faux pas de l'un d'entre nous pour en faire son goûter!
On poursuit à travers cirques, ravins et valats, avec toujours une vue magnifique sur le Tarn tout en bas et les falaises du Causse Méjean de l'autre côté de la Gorge. On finit par se retrouver juste au-dessus du village de Liaucous où nous étions la veille. On plonge alors vers le Rozier et le Tarn un peu plus bas.

Ruines troglodytiques d'Eglazines
Au Rozier, le groupe se sépare. Tandis que les uns suivent le lit du Tarn pour le parcours de 24km, les autres, dont moi, remontent sur le Causse Méjean pour un 30km plus aérien. Après un rapide remplissage des gourdes, c'est reparti pour une courte mais raide ascension sur les hauteurs des Gorges de la Jonte. Je repasserais très probablement là pendant l'Intégrale des Causses, alors je suis attentif à tous les détails du parcours qui nous mène jusqu'aux célèbres Vase de Chine, Vase de Sèvres et Balcon des Vautours où nous réalisons les photos de groupe mémorables. Après avoir traverser la falaise à plusieurs reprises par de minces failles, nous traversons le Causse pour retourner vers les Gorges du Tarn. Nous suivons alors le sentier Martel très aérien avec quelques passages au bord du précipice qui m'ont laissé des jambes en coton...  Nous passons à proximité des échelles de Cinglegros, mais heureusement ce passage n'est pas prévu au programme!
Peyreleau
Nous sortons des Gorges à la Bourgarie pour un dernier sympathique passage sur le Causse puis c'est la dernière plongée vers les Vignes où nous retrouvons le reste du groupe en terrasse évidemment. Et pour finir cette matinée incroyable, nous testons la cryothérapie dans le Tarn autour d'un dernier pique-nique sous le soleil.



Rocher de Capluc

Vase de Sèvres et Vase de Chine

Le Cinglegros

La Bourgarie



vendredi 12 septembre 2014

Ecotrail Cigalois - Week-end cho(c)!



Les ultra-traileurs vous le diront, à l'approche d'une grande course il est nécessaire de faire du "spécifique": longue sortie en montagne avec du dénivelé, sortie nocturne et fameux week-end choc! L'idée est d'enchaîner sur un week-end deux ou plusieurs sorties afin de travailler "sur la fatigue".
Alors, c'est sûr je prépare pas la Diagonale des Fous, mais çà ne peut pas faire de mal d'essayer cette méthode d'entraînement que j'adapte à la course visée à savoir l'Intégrale des Causses (61km/3000m+). Cette deuxième édition de l'Ecotrail Cigalois arrive donc à point nommé, avec un 11km en nocturne suivi d'un 32km le lendemain matin.

Les Jumelles de Monoblet
J'arrive en étant déjà familier du terrain de jeu puisque j'ai fait le 20km en 2013 et deux reconnaissances cette année. Ce coin de Cévennes Méridionales regorge de petits sentiers techniques et de lieux cachés parfois insolites ce qui en fait un terrain de jeu idéal pour traileurs. Comme l'an passé, on est accueilli au Camping des Graniers qui a considérablement changé en un an offrant un superbe espace pour lancer les courses.

La course en nocturne est la même que l'an passé. Le parcours de 11,5km est très nerveux, piégeux avec ce terrain cassant et il y a peu de dénivelé. Çà va aller très vite! Dès le départ, je suis en première ligne et je passe au col dans les dix premiers. Je fais l'effort sur le plateau pour suivre le rythme car je sais qu'après çà descend et que je pourrais souffler. Plus bas, dans une petite remontée, je me fais passé par un duo mixte et je prends leur rythme, mais ces derniers tirent tout droit et moi avec... grrrr... retour en arrière mais deux coureurs m'ont déjà passé... on récupère alors une longue portion de route en faux plat (2km au moins) qui se termine par une belle bosse, tout ce que j'aime! Puis c'est la remontée vers le plateau. Là, difficile de courir, j'ai le palpitant qui s'affole, mais je garde un bon rythme. Lors de la relance je me fais passé par deux autres coureurs que je n'arrive pas à suivre. J'attaque la dernière descente sur le bitume à bloc car je sens que je peux finir en moins d'une heure. Je donne tout et je passe juste en 59min 57sec... oufff!!! Au final 10ème solo, seuls des duos m'ont doublé.
Je finis bien essouflé, pas trop mal aux jambes, mais le cardio en a pris un coup! Mais objectif atteint, tout donner sur cette nocturne. Reste maintenant à assurer sur les 32km!
Le Cengle et le Pic du Midi
Inutile de vous dire que j'ai très mal dormi! Après un tel effort impossible de trouver le sommeil... je me lève à 7h avec la tête comme une citrouille et à peine quelques heures de vrai repos... çà s'annonce difficile d'autant que la chaleur à 9h est déjà accablante.

Le 32km a été complètement revu cette année, beaucoup plus technique et surtout plus joli, çà c'est cool. Le départ est commun avec les coureurs du 20km, je me place en queue de peloton le temps de chauffer les muscles. Mais, je vais vite accélérer, trop d'ailleurs... je connais le parcours et ce que pensait être un avantage va devenir un inconvénients car je m'impose des rythmes trop élevés pensant pouvoir récupérer dans les portions faciles, mais c'était sans compter sur cette chaleur qui ne me laissera pas de répits...  Je m'accroche et bagarre avec des coureurs du 20km... pfff un vrai chien fou... résultat au premier ravito au km12, je sens déjà les jambes qui se raidissent et c'est sans parler de la chaleur qui m'oblige à me vider mes bidons sur la tête pour me rafraîchir les idées... heureusement au ravito ils ont prévus des citernes!!!
Château de Fressac
Jusqu'ici le parcours est magnifique alternant montée et descente sèche comme j'aime et je suis dans les 10 premiers du 30km, mais çà ne va pas durer. On poursuit par une portion bien plus roulante où je vois revenir pas mal de monde, du 20 et aussi du 30km. Je ne cherche pas à suivre mais juste à garder mon rythme et ne pas faire de surchauffe quitte à marcher souvent pour "souffler".
A la bifurcation entre le 20 et le 30km, on est au km16 environ et je me retrouve sur le parcours du 11km de la veille. Je continue tranquillement et au moment où on aurait dû récupérer une portion de route à l'ombre, on part droit dans la pente en plein soleil... arfff c'était pas prévu au programme çà! Bon, d'un côté, on évite ce bitume chiant comme pas permis, mais de l'autre, on se prend une grosse dose de soleil sur le crâne... et on remonte sur le plateau! Là, çà commence à être dur... la première féminine me double les doigts dans le nez et la deuxième ne tardera pas! On redescend dans le vallon par une petite monotrace qui offre une vue superbe sur Montèzes et le château! Terrible! Portion à refaire!!!
Château de Fressac
On arrive alors au 2ème ravito, mais je suis cuit et en légère hypo... les deux coureurs à ce moment là avec moi abandonnent... çà me met un foutu coup au moral et je suis à deux doigts de faire pareil car je sais ce qui m'attend et çà ne me donne pas envie vu mon état et la chaleur... je prends bien le temps de boire et manger et finalement je repars avec un traileur avec qui j'ai fait la reco. C'est parti pour l'assaut du château de Fressac. Avant çà, on visite la plaine en plein cagnard, ce qui a pour effet de me couper les jambes... je progresse entre course lente et marche... c'est pas beau à voir, mais çà avance doucement. On traverse un petit ruisseau (y revenir pour la baignade!!!) où je plonge la tête dans l'eau... çà réveille bien, mais çà rend pas les jambes!
Et puis c'est la montée du château! Déjà en temps normal c'est costaud, mais là c'est quasiment impossible... je m'arrête toutes les 2 foulées pour respirer, pour boire, pour me stabiliser,... je crois que c'est la première fois que je lutte comme çà dans une côte... je pense que dans un bon jour j'aurais pu monter au château, redescendre, boire une bière et remonter plus vite qu'aujourd’hui... la bascule est un soulagement, petite descente puis retour au ravito. Remplissage des gourdes et c'est reparti pour la dernière ascension, la même que la veille lors de la nocturne.
Vue depuis le Château de Fressac
Au final, j'au moins souffert que prévu dans cette ultime portion, même si je me suis copieusement traîné! J'arrive à recourir sur le plateau, mais je sens mon ischio gauche qui se raidit... je termine à la limite de la crampe, mais çà c'est fait.
Je finis loin du compte (32km/1150m+ en 4h38), mais avec le recul, je ne suis pas si mécontent vu les conditions difficiles du jour et mon état de fatigue du moment. Le parcours était vraiment sympa et l'organisation a vraiment progressé depuis l'an dernier ce qui en fait pour moi, un très bel événement dans le paysage Gardois. Les signaleurs ont toujours eu un petit mot d'encouragement ou un sourire, ce qui est toujours agréable. L'accueil au camping était remarquable, tout comme la qualité du lieu. Reste plus qu'à bannir la peinture de chantier pour le balisage au profit d'un moyen plus propre! Pour finir, bravo aux organisateurs qui reversent une partie du montant des inscriptions à l'association "Sachange" qui lutte contre le syndrome d'Angelman.

Ecotrail Cigalois Nocturne 11km
(Attention le parcours est susceptible de traverser des terrains privés accessibles uniquement le jour de la course. Merci de ne pas y pénétrer sans autorisation)
Ecotrail Cigalois 32km
(Attention le parcours est susceptible de traverser des terrains privés accessibles uniquement le jour de la course. Merci de ne pas y pénétrer sans autorisation)