vendredi 10 juillet 2015

Ultrachampsaur, ou quand JJG hante mes courses!


Après le Ventoux et le Saint-Guiral en début d'année, je pensais avoir eu mon lot de courses dantesques, c'était sans compter sur les surprises réservées par cet Ultrachampsaur et cette météo caniculaire...
Y'a pire comme vue!
Arrivés le vendredi soir avec Thierry, nous prenons possession de notre gîte en plein centre du village à 100m du site d'arrivée de la course! Après un petit tour dans les alentours, nous pouvons profiter de la fraîcheur du soir pour manger en terrasse avec vue sur les montagnes! Le pied!!!
Le lendemain matin, petite rando vers St-Philippe pour s'oxygéner avant les fortes chaleurs de l'après-midi. Au retour, nous fonçons dans la charmante brasserie d'Ancelle pour nous approvisionner en boisson locale! L'après-midi, nous tentons une sortie sous une chaleur accablante pour récupérer nos dossards et acclamer les participants du 12km qui arrivent dans le village.
Il est alors temps de se préparer pour la course. Ultime vérification du sac, de la tenue, de l'eau, etc... un bon repas et on essaie de se coucher tôt. Mais avec cette chaleur, le stress et surtout la fête foraine pas loin, difficile de fermer l'oeil...
A 2h30, le réveil sonne. J'émerge lentement de ma torpeur avec heureusement la fraîcheur de la nuit qui fait du bien. A 4h, nous prenons la navette qui nous emmène au son de quelques classiques de la chanson française, J.J.Goldman en tête, au départ à Molines en Champsaur, joli petit hameau de quelques fermettes au fond d'une vallée cernée par de belles crêtes. A notre arrivée, c'est le calme absolu, pas un bruit dans la nuit. La lune nous éclaire, le temps que le soleil prenne le relais. Avec Thierry, nous nous allongeons en attendant le départ histoire de se détendre et emmagasiner de la fraîcheur pour la journée à venir.
A 5h30, les enceintes commencent à distiller les paroles du speaker ainsi que le bon son de Pink Floyd. Le jour se lève doucement et à 5h45, le départ est donné dans la fraîcheur de cette vallée encaissée.
Site de départ
Cà démarre très vite! Trop vite... avec Thierry on lève vite le pied pour se caler dans le milieu du peloton. Nous longeons le torrent de la Muande dans un silence à peine voilé par le son des chaussures frappant la piste. Après quelques kilomètres roulants, nous attaquons enfin les premiers vrais lacets en forêt. On s'élève rapidement, traverse quelques petits ruisseaux, sous les encouragements des quelques signaleurs présents. Après une bonne heure, on commence à voir les crêtes baignées par le soleil, c'est superbe et çà donne envie de monter encore et encore pour admirer la vallée. Cette ascension est assez facile, la pente est modérée et la fraîcheur encore présente nous permet d'éviter les surchauffes. On arrive au premier col du jour, le col de la Pisse à un peu plus de 2300m. Magnifique vue sur le Champsaur et la vallée du Drac. A gauche, le sentier pour gravir le Vieux Chaillol à plus de 3000m et à droite le tracé de la course qui redescend au village de Chaillol.
J'attaque la descente sur les freins afin de me préserver. Je me retourne, mais plus de Thierry, il a dû s'arrêter. Je continue, il me rattrapera de toutes façons sans difficultés. Pas de piège sur ce sentier facile en terrain dégagé. Plus bas, un peu plus de cailloux en entrant dans la forêt, mais rien de méchant. J'arrive au premier ravito en bonne forme et fais une courte pause pour voir si Thierry arrive. Ne voyant rien venir, je poursuis gentiment la descente vers Pont-du-Fossé.
Pic de Queyrel
On suit un sympathique sentier en balcon qui passe sous le Palastre. On traverse un joli petit hameau avant de plonger vers le fond de vallée. En entrant dans le village, une jolie fontaine en bois trône au bord du sentier. J'en profite pour me tremper les bras, les jambes et la tête car il commence à faire très chaud... il n'est que 10h... Au ravito, plusieurs coureurs sont allongés dans l'herbe et semblent exténués, ce qui me surprend car on n'a parcouru à peine 24km... je fais une pause un peu plus longue que la précente, je remplis mes bidons, mange et bois beaucoup et repars. Toujours pas de Thierry à l'horizon!
Vue sur la vallée du Champsaur depuis le col de la Pisse
On quitte Pont-du-Fossé par une petite route qui grimpe franchement puis on bifurque sur une sentier qui est encore plus raide. Toujours à l'ombre, on s'élève en direction des dents du Cuchon. Je commence à peiner dans les fortes pentes, puis au niveau de la ruine de Coste Belle, je reçois un coup de bâton sur le derrière, c'est mon Thierry, tout souriant qui revient. Il me dépasse sans difficultés, et je lui emboîte le pas. On rejoint alors une piste qu'on va suivre un bon bout de temps en faux plat. Ce type de profil ne me convient pas à moi et ma vitesse pourrie, alors je laisse Thierry filer l'air facile. Les rubalises nous indiquent de bifurquer à gauche, droit dans la pente, mais mon Thierry est parti tout droit... aussitôt, un coup de sifflet (comme quoi çà sert!) et il se rend compte de son erreur! Il me redouble et me redistance dans la pente particulièrement raide.
Le Palastre
On attaque certainement la portion la plus dure du parcours, en tout cas pour moi... Je ne m'attendais pas à une telle pente de près de 30%... on monte en lacets pendant une éternité, je dégoupille complètement, et Jean-Jacques Goldman commence à résonner dans ma tête... alors détrompez-vous, j'adore JJG, mais quand dans ta tête, c'est "la vie par procuration" que tu entends et tu es dans le dur... ben, çà aide pas!!! Encore, un "je marche seul" ou un "au bout de mes rêves" çà me boosterait, mais là, çà me colle au fond du trou!!!... je m'arrête à tout les virages pour retrouver mon souffle, l'agonie... tout le monde me double, rien à y faire... comme d'hab, je fais le dos rond et avance pas à pas jusqu'à enfin apercevoir la fameuse crête ruiniforme. Je fais un bon break là-haut, photos, pom'potes, discutailles avec la bénévole, et je repars doucement vers le ravito quelques mètres plus bas.
Du coup, pause courte au ravito, juste le temps de remplir, enfin de me faire remplir mes bidons! Oui, les bénévoles sont aux petits soins et nous remplisse nos bidons! Çà c'est du service! Du coup, je repars rapidement dans la descente caillouteuse en direction de la vallée de la Rouanne. Cette portion est terrible, un vrai traquenard à cheville... çà roule sous le pied en permanence, impossible de dérouler la foulée et de se relâcher un peu... à çà s'ajoute le soleil qui tape sur la roche qui nous restitue toute sa chaleur emmagasinée, c'est une fournaise et pas d'arbres pour nous abriter... et quand on en finit enfin avec ces 600m de D-, on arrive sur une large piste empruntée par quelques voitures qui soulève la poussière à notre passage... je passe un moment difficile, mais la vue du torrent sur ma droite me donne de l'espoir car je vais pouvoir m'y rafraîchir!
Le Piolit, l'Aiguille et l'Arche depuis le Cuchon
Avant çà, passage au ravito km38. J'aperçois Thierry de l'autre côté du torrent qui repart, je suis 10 minutes derrière à peine. Je trouve une petite chaise libre au ravito alors je m'affale dedans... il fait super chaud, il est midi, je commence à avoir sérieusement faim... il est temps de faire une vraie pause, tant pis si je me fais doubler. Chips, tucs, banane, eau, tout y passe. Je remplis le bonhomme!  Et je repars après 10 minutes d'arrêt et surtout après une bonne trempette dans le torrent.
Le reprise est au frais dans un sous bois, mais hors sentier. Je croise quelques coureurs qui font une pause à l'ombre, c'est plutôt bien vu car après la sortie de la forêt, on est bon pour une ascension complète en plein soleil! On commence à croiser des coureurs du 30km qui suivent le même parcours mais à l'envers, ce qui est assez perturbant. Mais, on a le droit à quelques encouragements. Je monte à mon rythme, c'est à dire, lentement et perds quelques places. Le soleil me tape franchement sur le casque et JJG revient à la charge... horreur... je deviens fou... j'essaie de chantonner un truc plus motivant, mais rien n'y fait... je suis condamné!... Je passe avec joie (car je n'en pouvais plus de monter et d'avoir écouter 20 fois la même chanson...) le col de la Pourrachière à près de 2200m et le vent se lève un peu pour me rafraîchir. On redescend alors brièvement vers quelques petites cabanes où est placé un ravito.
Petite Autane
A mon arrivée, un bénévole me propose direct un pastis... WTF... non!!! Je veux pas claquer tout de suite... du coup, il me propose une clope... non, mais sérieux... le soleil lui a tapé sur le casque! J'en reste donc à l'eau et au sirop de menthe, aux chips et aux oranges, c'est plus sain. Avant de repartir, je plonge ma casquette dans un abreuvoir et m'asperge copieusement.
C'est reparti pour l'ascension finale du Piolit. Cà débute par un long sentier caillouteux qui monte tranquillement vers le col de Chorges. De là, une vue magnifique sur le bassin Gapençais et le Lac de Serre-Ponçon s'offre à nous. Séquence photo, barre de céréale et c'est parti la terrible ascension de ce sommet. La pente est dantesque... 40% de moyenne sur la fin... le vent n'aide pas se stabiliser, ni JJG d'ailleurs qui ne me quitte pas. Je fais des micros pauses régulières pour respirer. Je me fais rattraper et déposer par quelques coureurs je ne sais sortis d'où! Ils ont un rythme incroyable à ce stade la course... Je lève les yeux, ils sont au sommet alors que j'ai à peine parcouru dix mètres... çà file un coup au moral... mais je serre les dents, et continue jusqu'à atteindre pour la troisième fois ce Piolit! Et pour la première fois, avec une vue dégagée!!! Quel pied!
Grande Autane
Je fais encore une grosse pause, tape la discute avec les courageux bénévoles qui sont là depuis des heures, et repars non sans avoir pris quelques photos de cet endroit magique. Le début de la descente est très raide et technique. J'assure en marchant, puis reprends la course. Je double quelques coureurs qui ont l'air plus cuit que moi. Mais qu'elle est longue cette descente, longue, si longue que JJG me rattrape... et il n'y a plus un souffle d'air, c'est l'enfer ici, je cuis sur place... j'ai l'impression d'être un bout de viande sur une plancha... et pas une petite forêt pour profiter de l'ombre... je vide mes bidons à l'approche du dernier ravito au pont des Italiens.
Col de Chorges et Piolit
Là, encore quel accueil! Les bénévoles sont extra, je n'ai rien à faire! Je me prendrais presque pour un coureur élite qui n'a qu'à faire signe pour qu'on lui change ses bidons et qu'on lui remplisse ses poches de barres de céréales! Je repars requinqué et décidé à en finir avec cette course.
Après une large piste forestière, on attaque une portion sur route que je redoutais. La pente est assez franche au début, puis plus douce par la suite. Mais, vu la fatigue accumulée et surtout le soleil au zénith, impossible de courir. Alors, je batônne. Tic, toc, tic, toc, tic, toc... je frappe ce foutu bitume jusqu'à atteindre le col de Moissière d'où nous avons fait notre petite balade la veille avec Thierry. Un peu plus loin, je traverse le hameau de Moissière en direction de la dernière difficulté du jour, Pinouse! A une lettre près c'était le bonheur, mais je suis encore loin du compte!
Lac de Serre-Ponçon depuis Col de Chorges
Cette dernière pente est copieuse, je l'entame en marche arrière retenu par JJG qui a décidé de me maudire aujourd'hui! Je fais une halte au milieu de ces 200m de dénivelé pour profiter de l'ombre... j'ai de plus en plus mal à mon pied droit, sur le dessus du gros doigt de pied, je peux à peine dérouler ma foulée... dans la descente finale, chaque pas me délivre une décharge saisissante... je tente de trouver une parade sans trop de succès... un coureur que j'ai croisé à de nombreuses reprises me rattrape et on discute un peu. Il finit par me distancer car je n'arrive pas à avancer. Lorsque j'arrive enfin au torrent qu'il ne reste plus qu'à longer jusqu'à Ancelle, j'arrive, je ne sais par quel miracle, à tenir une foulée correcte à 10km/h! J'ai mal au pied certes, mais c'est supportable, et en plus je reprends des coureurs un par un qui marchent. Je rattrape même mon bonhomme du club de trail de la Ste Victoire et lui fait signe de prendre ma foulée. On repart alors à bon rythme et entrons dans Ancelle sous les félicitations de quelques spectateurs. On passe finalement la ligne après 12h24 d'effort... incroyable! Pas une seconde, je n'imaginais passer autant de temps sur cette course! Mais il faut croire que je me suis vu trop grand et que j'ai encore à apprendre, surtout en haute montagne!
Col de Moissière
A peine la ligne franchie, je retrouve Thierry tout fringuant et douché, il a passé la ligne, il y a une heure... j'en profite pour lui demander de me récupérer mes tongues au gîte juste à côté pendant que je trempe mes jambes et mon pied endoloris dans la fontaine sur la place du village. On discute et partage nos impressions. Il est évident qu'on est parti trop vite, moi encore plus, ce qui explique ma défaillance sur la deuxième moitié de la course. Il faut vraiment que je me force à partir lentement si je veux aller loin. Il faut aussi que je reprenne sérieusement le fractionné, je sens que je ne suis plus en forme comme je l'étais en début de saison. Autre point négatif, je suis parti avec des chaussures déjà trop usées, trop molles... et sur un parcours comme celui là, c'est une erreur... Résultat j'ai chopé une bonne tendinite sur le dessus du pied car ma chaussure se pliait vers l'intérieur et venait appuyer sur mon tendon... une semaine après, j'ai encore un mal de chien... enfin dernière chose, il faut vraiment que JJG me lâche les baskets!!!
(Attention, ce parcours est susceptible d'emprunter des chemins privés ouverts uniquement le jour de la course. Merci de ne pas les emprunter sans autorisations)

samedi 30 mai 2015

Les deux facettes du Lozère Trail


Depuis que je fais du trail, j'ai toujours entendu dire du bien de ce Lozère Trail. Super organisation, accueil chaleureux et convivial, parcours techniques, paysages magnifiques, bref que des éloges. Après avoir couru le Trail des Gorges du Tarn, l'Intégrale des Causses, le Trail Larzac-Dourbies, le Saint-Guiral, il ne me reste plus qu'à courir ce Lozère Trail dans le secteur des Grands Causses. Il y a aussi les Hospitaliers, mais çà ce sera pour une prochaine fois! Et comme en plus cette année, un nouveau parcours de 52km est proposé, je ne résiste pas à l'idée m'inscrire pour découvrir autrement ce territoire que j'ai déjà eu l'occasion de traverser en mode rando. Et pour plus de fun, plusieurs copains du club sont inscrits, Fred sur le 52, Isa et Françoise sur l'Ultra!

Sainte-Enimie
Le samedi midi, je retrouve Fred à Chanac pour aller récupérer nos dossards. Les filles sont déjà en course, on pense bien à elles sur la très difficile première étape de l'Ultra. La météo est plutôt bonne, malgré un vent persistent et pas très chaud... mais au moins, on a du soleil! Je vais faire ma première course de l'année sur le sec! Hallelujah!!!
Mon dossard et la superbe dotation (un tshirt technique de la marque Espagnole HG Sport) en poche, je file à Ste-Enimie pour assister à l'arrivée des concurrents de l'Ultra. J'arrive juste au moment où Martine Volay en termine avec ce parcours réputé très technique. En me promenant sur l'esplanade d'arrivée longée par le Tarn et dominée par le magnifique pont vieux où passent les concurrents et par les restes de la cité fortifiée, je croise Caro de 5ème Elément arrivée un peu plus tôt et qui semble bien entamée par ce terrible parcours. Après un petit échange très sympa, je la laisse partir se reposer car demain, il faut enchaîner! Pour ma part, je remonte sur le pont pour accueillir Françoise et Isa qui ont fait une super course.

Paysages des Gorges du Tarn
La fin d'après-midi approche et je me mets en quête d'un resto où je pourrais faire le plein de glucide pour le lendemain. Sur les conseils de la responsable de l'hôtel où je séjourne, je finis au Bel Eté où je commande une "Patate saucisse" spécialité de la maison! Comme le nom l'indique, une belle patate gratinée à la brebis avec deux (!!!) saucisses aux châtaignes! Et je terminerai par une crêpe tatin! Gargantuesque! Bon, ok, c'est pas l'idéal pour une veille de course, mais au moins, j'ai satisfait mes papilles, ce qui est, à mon niveau, au moins aussi important! C'est bien repu que je rejoins ma chambre d'hôtel pour une courte nuit entrecoupée par le chant d'un piaf posé sur ma fenêtre...

Paysages des Gorges du Tarn
Six heures sonnent. Réveil difficile, mais j'ai la pêche, j'ai envie d'en découdre avec ce parcours! J'avale mon petit-déjeuner pas trop copieux pour compenser les excès de la veille et enfile ma tenue avant d'aller faire quelques foulées sur le début du parcours qui passe devant l'hôtel. J'en profite pour encourager les ultra-traileurs partis à 7h de leur bivouac 2km en amont du village. Caro, Françoise, Isa,... c'est bon, tout le monde est reparti! Les visages sont marqués, mais çà va le faire! Je profite de la fraîcheur matinale pour faire un petit tour et m'échauffer tranquillement. A un petit quart d'heure du départ, je rejoins l'esplanade où je retrouve Fred.

Saint-Chély du Tarn
A 8h, le départ est donné. Je suis devant avec Fred et d'emblée je démarre vite. J'ai choisi de laisser les bâtons dans le coffre m'attendant à un parcours technique. Ma stratégie est de gazer sur le début du parcours où on retrouve la plus grande partie du dénivelé. Je sais que sur ce terrain je me débrouille pas trop mal, alors autant abattre mes cartes d'entrée en espérant tenir le choc sur la deuxième moitié roulante. Les premiers s'éloignent petit à petit, mais je reste dans un bon groupe dans la première montée. La pente est modeste et j'alterne marche et course jusqu'au Causse Méjean. Je relance bien au sommet et garde le rythme jusqu'au premier ravito. Fred qui était derrière moi dans la montée a relâché son effort. Je stoppe quelques instants pour boire et repars tout surpris de rattraper les premiers coureurs de l'Ultra pourtant partis une heure avant.

Cirque de Pougnadoires
Je repars justement avec un concurrent de l'Ultra. J'envoie bien et il me suit en discutant! Je lui avoue que je suis surpris qu'il arrive à me suivre sans peine avec pourtant 53km dans les pattes! Il me concède qu'il fait parti de l'organisation et qu'hier il a fait la voiture-balai, tandis qu'aujourd'hui il a carte-blanche. Il est parti tranquille et se fait plaisir à l'approche de la première descente. On plonge dans les Gorges sur un superbe sentier roulant où je laisse aller les jambes. C'est un véritable plaisir pour les yeux, de superbes points de vue. J'atteins rapidement Hauterives où on longe le Tarn par un sentier agréable et ombragé jusqu'à St-Chély du Tarn.

Après la traversée du village, on longe la route pendant un petit kilomètre avant d'attaquer une deuxième ascension. Je commence à reprendre beaucoup de coureurs de l'Ultra dans la pente, et monte à bon rythme. Le soleil commence à taper fort et se reflète sur les cailloux de calcaire blanc. J'avance bien dans le Cirque de Pougnadoires sans être repris, les points de vue sont magnifiques sur le Tarn. Les derniers mètres sont très raides, il faut mettre les mains. Je marque un peu le coup, mais le ravito est tout proche. Je prends le temps de bien m'hydrater car il va falloir parcourir 15km avant de faire une prochaine pause.

Paysages du Causse de Sauveterre
Dès lors, la physionomie de la course change. Finis les longues ascensions et les descentes techniques, finis de marcher, il va falloir courir dans les longs plats caussenards. Le changement de rythme ne m'est pas favorable, je pioche et me fait rattraper par de nombreux coureurs. Mais j'avance tant bien que mal profitant du paysage notamment sur la crête au dessus de Ste-Enimie. Vers le km25, je commence à avoir du mal à m'alimenter et même boire me donne envie de vomir... gros passage à vide qui durera jusqu'à Chamberboux où je vais faire une pause salvatrice au dernier ravito.

Champerboux
Après 5 bonnes minutes de pause où je retrouve enfin l’appétit et une forme toute provisoire, je repars avec un bon groupe qui va me tirer jusqu'à la fin de la course. Les 15 derniers kilomètres sont encore plus roulant. Mes muscles me font un mal de chien, notamment les ischios et les adducteurs. Bizarrement, mes psoas se font discrets alors qu'il y a deux semaines j'avais une bonne tendinite... je suis souvent à la limite de la crampe, ce qui m'oblige à marcher dans certains faux-plats pour laisser passer les raideurs.

Chamberboux
Arrive les deux dernières descentes, dans lesquelles je peux enfin faire travailler mes quadris! Quel plaisir de changer de rythme. Visiblement, je suis un des seuls contents de descendre car je fonds sur les coureurs me précédant. Je reprends bien dix places dans les dernières pentes de la piste de descente de VTT. Cordes, racines, pierres, du technique quoi! Mais des passages où je me démerde bien. J'entends enfin la sono signe que l'arrivée est proche. Et comme souvent, les crampes arrivent dans les derniers mètres, et je passe sous l'arche avec une jambe de bois, mais la satisfaction d'avoir fait bien mieux qu'espérer : 6h35 alors que je partais pour 7h30! 50ème sur 154 classés, super content!

Fred arrive à peine 10 minutes après! Françoise et Isa étaient inarrêtables et terminent sur le podium de l'Ultra, beau tir groupé du CTC. Après un bon repas d'après-course, copieux et gourmand, je retrouve Caro qui elle aussi a bien performé pour un début de saison trail avec une deuxième place sur l'Ultra. Bref, un super week-end avec les copains d'ici et d'ailleurs, du sport, du soleil, des sourires, une belle organisation et la satisfaction d'avoir fait un beau résultat. Maintenant repos et préparation de la prochaine étape à Ancelle pour l'Ultrachampsaur début Juillet.

(Attention, ce parcours est susceptible d'emprunter des chemins privés ouverts uniquement le jour de la course. Merci de ne pas les emprunter sans autorisations)

dimanche 3 mai 2015

Le Saint-Guiral, une course dantesque



Il  y a deux ans après le Roc de la Lune, je m'étais promis de revenir pour participer au Saint-Guiral. Alors me revoilà en ce 25 Avril 2015 à Saint-Jean-du-Bruel pour récupérer mon dossard sous un ciel mitigé. Pas de pluie, mais pas le grand beau temps non plus! D'ailleurs, un peu plus loin côté Gard, il pleut à verse et les coureurs de l'Ultra du Pas du Diable partis à 4h du matin sont en train de se battre avec cette météo capricieuse.
Gorges de la Dourbie
Je profite de cette accalmie pour me balader sur les hauteurs du village et me dégourdir les jambes avant de filer à l'hôtel à Nant. Après une bonne mais courte nuit, je me lève à 4h, et un petit-déjeuner copieux, je viens me garer à proximité du stade de St-Jean pour faire badger mon dossard. J'ai la surprise d'y croiser Brice, un pote de club, qui accompagne un ami à lui venu peaufiner sa préparation avant l'Ultra Draille. On se dirige alors vers le centre du village vers l'arche pour prendre le départ.
A 6h, le top est donné. Je démarre tranquillement en queue de peloton, ma frontale visée sur la tête. Après une courte traversée du village, on attaque les premières pentes. Les jambes répondent bien, et je me réchauffe rapidement. Le début de course est très calme, pas un bruit, juste le souffle et les pas des coureurs. Sur les crêtes, les sentiers sont très techniques et raides, taillés à la serpe dans l'épaisse végétation caussenardes. Les descentes sont engagées, mais je choisis d'assurer pour éviter de me casser les cuisses inutilement.
Gorges de la Dourbie (Tayrac)
Après deux ascensions, j'arrive au premier ravito. C'est la cohue! Les bénévoles n'ont pas assez de bras pour servir tous les coureurs! Je réussie à attraper un verre d'eau que je descends d'une traite et je repars une barre de céréales à la main avec une féminine qui a un bon rythme et qui va me servir de lièvre pour les 15km à venir. On remonte sur les crêtes au-dessus de St-Jean par des traces très raides. Je suis étonné de voir des coureurs qui semblent déjà cuits. Celà dit en trois ascensions et 15km, on a déjà cumulé 1000m de positif!

Je rejoins alors une portion connue dans les Gorges de la Dourbie. J'étais passé ici-même il y a deux ans et je m'étais même pris une sacré boîte en voulant prendre une photo en courant... j'avais juste oublié qu'un mec ne peut pas faire deux choses à la fois... aujourd'hui, je me suis arrêté pour faire ma photo! Après une courte ascension, j'arrive à la Brunelerie, superbe petit hameau où est installé un point d'eau. Je fais les niveaux et je repars sans m'attarder. Après 20km, je me sens bien, pas d'alertes, mais la météo commence à tourner, le vent à se lever.
On emprunte une large piste qui nous ramène dans les Gorges au niveau du Tayrac où je me fais tirer le portrait par Yvan Arnaud himself! On longe alors les gorges en faisant quelques digressions, entendez par là, on part dré dans le pentu, et on redescend aussi sec d'où on arrive! Cà tire dans les pattes, mais j'y découvre quelques superbes plages de sables où il fera bon revenir se baigner!
Après une rude grimpée sur le fil d'un rocher, j'atteins le second ravito. J'y fais une bonne pause et en profite pour consulter le profil restant, les choses sérieuses vont commencer! Je zippe ma Gore-Tex en repartant car le vent commence à souffler continument et quelques gouttes à tomber. D'ailleurs, il n'en faut pas plus pour former un superbe arc-en-ciel venu saluer les courageux qui se lancent à l'assaut des hautes crêtes. L'ascension de la Montagne de Labarthe est toujours aussi belle. La végétation est en fleur et des odeurs de thym emplissent l'air. La vue sur St-Jean est magnifique.
Gorges de la Dourbie
Cette ascension se passe plutôt bien, je prends mon temps alors que le brouillard commence à nous envahir et l'eau à se déverser sur nos têtes par averses brèves mais intenses. Un point d'eau est présent au km32 environ. Un bénévole est présent et m'annonce le prochain ravito dans 3km. Il m'invite à descendre tranquillement pour récupérer car la portion qui arrive est de loin la plus difficile. Je m'exécute et approche tranquillement des Crozes Hauts. Mais au moment de traverser un petit ruisseau sans difficulté apparente, je glisse sur une petite pierre mouvante et fini les deux pieds dans l'eau... parfait!
Vue sur Saint-Jean-du-Bruel
J'entre dans la petite fermette qui accueille le ravito. Je suis tout seul pour l'instant. Il fait bon et çà sent la chèvre à plein nez! Je trouve du fromage et des tucs, mon pêché mignon! Je me goinfre et discute avec les bénévoles qui me révèlent que la prochaine côte est terrible et que le prochain ravito est à plus de 12km sans rien entre les deux... bon, çà va être long! Alors autant bien se blinder ici.
Je repars doucement sous une pluie toujours continue et un brouillard très dense, mais le balisage est très serré, impossible de se perdre! Et comme annoncé, çà grimpe très vite et surtout extrêmement raide... 35% de moyenne sur 600m et des passages à plus 45%... parfois même, mes bâtons me gênent pour progresser... j'en bave comme c'est pas permis, mais j'avance régulièrement. En haut de la "bosse" c'est le grand blanc! Rien à l'horizon si ce n'est un petit message inscrit sur le sol... "Cà, c'est fait"... ils ont de l'humour ces organisateurs!!! Une courte relance et on attaque la redescente raide dans un sol sablonneux. Je me remplie les chaussures des grains de sable ce qui est particulièrement désagréable. Je dois m'arrêter pour nettoyer çà et du coup me fait passer par plusieurs coureurs. Je continue sur une large piste qui m'emmène au pied de la crête qui conduit au Saint-Guiral.
Cà se couvre...
La météo se dégrade encore, comme si c'était possible... il commence à faire assez froid avec l'altitude, et les rafales de vent sont vraiment violentes. L'ascension du Serre du Cayla est terrible, elle aussi. Je traverse une mauvaise passe... je n'ai plus de jus, et j'avance très lentement... je m'alimente tant bien que mal, mais rien n'y fait. Je fais le dos rond et avance malgré tout, voyant tout plein de coureurs me rattraper et me distancer. J'atteins la crête où je pensais pouvoir relancer un peu, mais c'est juste impossible tant les conditions sont exécrables... le vent me couche une fois sur le côté sans dégâts, mais je me résigne à avancer en marchant c'est plus sûr.
Je ne sais pas à quelle distance, je suis du Saint-Guiral... plus j'avance, moins j'y vois... les lunettes couvertes d'eau... je commence à trouver le temps long et à me demander ce que je fous là... je m'accroche à petit groupe de coureurs et me bats pour avancer. Au détour d'une petite clairière herbeuse, j'aperçois sur ma droite une forme sombre et massive... c'est le Saint-Guiral et sa pyramide de granite! C'est le soulagement, je n'ai qu'à en faire le tour et à plonger vers la Croix de Guérite pour le ravito!
On n'aura pas beaucoup mieux...
J'entre sous la tente et c'est un formidable brouhaha qui m'accueille. Il y a plusieurs bénévoles dont certains sont là depuis la veille pour l'Ultra! On me tend un bol de soupe, que je descends goulument d'une traite! Cà fait un bien fou!!! J'en reprends deux fois histoire de me rassasier de salé. Je picore quelques victuailles supplémentaires et m'assois sur une chaise à proximité d'un chauffage d'appoint. Je vois rentrer des coureurs avec des regards perdus visiblement épuisés, j'ai du mal à voir ma tronche, mais je ne me pense pas dans un tel état. C'est terrible à avouer, mais voir les autres dans la difficulté me remonte le moral et me rend confiant sur ma capacité à terminer. J'apprends d'un bénévole que beaucoup de coureurs n'ont pas passé la barrière horaire au précédent ravito, près d'un quart! Je redémarre après 10 bonnes minutes de pause, je me sens beaucoup mieux, ragaillardi par ce ravito et par le fait de savoir qu'il ne me reste plus que 15km.
Heureusement, ce n'est pas par là!
Après une courte descente bien technique, j'attaque une remontée en sous-bois dans le vallon des Cabrières en direction du Pal. Si le vent s'était calmé plus bas, il me semble encore plus virulent par ici... sur la crête, les rafales sont terribles, les coureurs devant moi tanguent comme un bateau à la dérive dans une mer déchaînée. J'en suis au même point et je me cramponne à mes bâtons pour avancer. On replonge dans la vallée sans s'embêter avec les chemins! Zou, tout droit dans la pente. J'essaie de soulager mes quadris au maximum avec mes bâtons, mais ma technique en descente laisse à désirer... une fois en bas, on remonte inévitablement. Cette piste qui m'avait paru interminable il y a deux ans, passe assez facilement cette année malgré tout ces km en plus! J'en suis le premier surpris.
St-Guiral en vue!
De retour, sur le crête, j'affronte les rafales les plus violentes dans la journée. Le vent m'hurle dans les oreilles, m'inflige des uppercuts, c'est la guerre là-haut! Je n'ai que 500m à faire avant de replonger vers le ravito, mais ce sont les mètres les plus long que j'ai connu. La pluie tombe à l'horizontale et passe dans ma capuche pour me tremper de l'intérieur, l'eau passe sous les verres de mes lunettes m'empêchant de voir où je pose les pieds. Ce passage est véritablement dantesque. Lorsque je bascule, c'est le soulagement. Une rangée de pin m'abrite, mais j'entends toujours les coups de canon résonner. Je plonge sous la toile de tente pour m'abriter et pour me ravitailler une dernière fois.
Je ne m'éternise pas et repars rapidement avec un petit groupe. Je sais que la fin du parcours est dans les bois ce qui me rassure car je n'ai pas trop envie de retourner sur les crêtes! Je me sens super bien, bon, tout est relatif évidemment, mais je trouve que le rythme devant est lent, alors je double et m'échappe. Je me retrouve rapidement sur des sentiers en terre rendus très glissants voire impraticables par la pluie et le passage des autres coureurs. Je me prends plus belles gamelles, m'étalant de tout mon long dans la boue... au hameau de Valescure, des enfants rigolent de nous voir tous aussi crottés! La dernière petite bosse ne sera qu'une formalité malgré la boue qui la rend très glissante. Me voilà dans la dernière ligne droite qui mène au village. Après une ultime boite sur une pierre bien mouillée, j'entre dans le village sous les hourras de la foule en délire!!!........Quoi, c'est pas crédible ??? ^^, bon ok, j'entre sous les bravos des quelques courageux (fous?) qui affrontent la pluie, mais çà fait chaud au coeur tout de même. Je franchis la ligne après un petit tour de stade et surtout après 11h45 d'effort dont une bonne partie dans des conditions incroyables!

Bientôt, çà va bastonner!
Avec un peu de recul, certes c'était une course bien plus difficile que prévu, courue dans des conditions infernales, mais j'ai pris du plaisir, plutôt au début c'est sûr, mais j'ai envie de revenir et faire ce parcours sous le soleil avec des copains sans le stress du dossard. Terminer cette course est déjà une belle performance et je sais maintenant que je suis capable de finir un bon paquet de trail de montagne de ce format. Les bénévoles sur le parcours étaient géniaux, sans eux, je ne sais pas si j'aurais terminé. L'organisation plus généralement était parfaite, ravito bien garnis, balisage exceptionnel, douche chaude à l'arrivée, repas copieux. Bon, et maintenant après le 30 et le 60 ???

(Attention, ce parcours est susceptible d'emprunter des chemins privés ouverts uniquement le jour de la course. Merci de ne pas les emprunter sans autorisations)

lundi 6 avril 2015

Ventoux Express

Il n'était pas possible de rester sur une telle frustration! Avoir manqué le sommet du Mont Chauve m'est resté en travers de la gorge! Alors quelques semaines plus tard, sous une météo bien plus clémente, je me lance à l'assaut du Ventoux en mode A/R express! Montée sèche et descente toute aussi directe! Moins de 20km et plus de 1500m+/-, voilà de quoi me libérer l'esprit! A refaire!

Jas des Landérots

Le Jas de Baumasson

Vallon de la Fougassette

On n'est pas encore arrivé!

On a trouvé des compagnons de galère

On touche au but

Pour prier, veuillez creuser!

Vue à l'est et sur la station du Mont Serein

Derrière les nuages le ciel est bleu!

Moi content!

Vue de carte postale! Bédoin au premier plan.

jeudi 2 avril 2015

Trail du Ventoux, l'occasion manquée



J'ai longtemps hésité avant de m'inscrire au Trail du Ventoux. Ces grosses courses, ces grosses machines comme les Templiers, la 6000D,... qui regroupent plus de 1000 coureurs sur une distance ne m'attirent pas plus que çà, moi qui aime le côté intimiste du trail. Mais la tentation d'aller se frotter aux pentes du Mont Chauve avec quelques copains du club a été plus forte.
J'ai attendu cette course tout l'hiver, me préparant consciencieusement en côte (plus de 10000m+ en deux mois), me voyant déjà franchir ce sommet mythique, mais voilà que la veille de la course on nous annonce que les conditions de terrain et la météo ne nous permettront pas d'y passer.
C'est la grosse désillusion pour moi... Du coup, je me dis que je vais plutôt partir sur le petit parcours, car finalement à quoi bon faire 40km si c'est pour éviter le sommet. Je me suis inscrit pour çà! Aude, Nico et Roxane, comme moi, sont déçus mais peut être un peu moins résignés et comptent bien aller au bout du parcours long.
On se retrouve tout les quatre le samedi soir  à la Maison Bécaras où un très bon accueil nous est réservé. Après un excellent repas d'avant course à base de pâtes "maison" dans le sympathique restaurant "Pasta e Basta", nous allons finaliser les derniers préparatifs et essayer de dormir sans trop penser aux conditions difficiles annoncées pour le lendemain...


Réveil matinal difficile, il a plu toute la nuit à verse. Le ciel est bouchée, il fait plutôt frais ce qui présage un froid glacial sur les hauteurs. Mais on se motive malgré tout! Je rejoins en courant le centre des Florans avec Nico. On y croise tout le gratin du trail Français. Après un court échauffement pour se réveiller, c'est déjà le moment de se placer sur la ligne de départ.
Comme attendu, çà démarre à fond! Je prends tranquillement mon rythme sans me laisser aspirer par le flot de coureur et monte assez vite en température. Les premières côtes sont assez désagréables dans un mélange de boue et de glaise rendue impraticable par le passage des premiers coureurs. Du coup, on s'accroche aux branches, aux rochers, aux autres coureurs, certains coupent franchement hors piste (...bravo!), mais on finit par sortir de cette mélasse.
Puis, j'atteins les premières crêtes, magnifiques points de vue sur la vallée et j'aperçois même très brièvement le sommet du Ventoux. Les premiers bouchons se forment ici et il n'y a rien à faire qu'à prendre son mal en patience (ou alors on peut couper comme certains se le permettent... moi je choisis de respecter le tracé proposé par l'organisateur et pus généralement la nature!... chacun son truc...).

On s'élève progressivement et la température chute petit à petit. Les premières traces de neiges font leur apparition à 900m environ ainsi que le brouillard. Au premier ravito, je remplis mes gourdes et ne traîne pas longtemps sur place. Quelques centaines de mètres plus loin c'est la bifurcation et comme tout va bien jusqu'à présent, je me décide finalement à continuer sur le long. Et bien m'en a pris car je me retrouve alors dans une magnifique forêt couverte de neige (voir la cette vidéo suivante pour se faire une idée) ! Superbe, mais difficile d'avancer tant le passage des coureurs précédents à tasser la neige la rendant glissante comme de la glace! Il faut vraiment se méfier au risque de finir au tapis!
Quelques minutes plus tard, j'atteins le point haut du parcours, 1500m, on ne montera pas plus haut... c'est dommage car il ne fait pas si froid que çà et le vent est faible, on aurait pu aller plus haut, en tout cas moi, oui car j'avais encore une couche à enfiler dans mon sac! On descend finalement une longue piste recouverte d'un blanc immaculé. Quelques figures libres plus bas, on plonge alors sur une monotrace qui nous emmène vers le second ravito.
On croise plusieurs Jas, sorte de cabane de bergers ou de chasseurs, avant d'arriver au ravito. Je me sens bien, alors je ne traîne pas longtemps sur place. C'était une erreur, car juste après se présente une belle montée dans la Combe d'Ansis, 300m+ en moins de 2km... au début, je prends un bon rythme, mais plus j'avance plus la pente est raide et je finis par craquer... je commence à sentir la tête qui tourne... pause, barre de céréales, eau... je repars mais perds pas mal de place.
En haut de cette côte, le vent souffle à nouveau fort, il neige quelques petits flocons, il ne faut pas traîner et se couvrir. Heureusement, on replonge vite dans la vallée et dans le single à flanc de coteau, c'est reparti pour les montagnes russes!

J'avance tranquillement reprenant, mais cédant aussi quelques places, jusqu'au point d'eau de la Baume du Chat. Là, on m'annonce l'arrivée à 10km... je suis étonné, car j'ai à peine 29km à ma montre, tout comme les autres coureurs autour de moi... on nous a annoncé 44km pourtant?
C'est donc parti pour le dernier assaut toujours en single! On passe dans l'entrée de quelques jolies grottes dans la Combe de Malaval. Passage assez unique! Super sympa, très roulant, mais usant au possible! Je sens les crampes monter doucement. Puis on débouche enfin dans la plaine, on traverse quelques champs de vigne, passe dans un petit tunnel de 1m20 de haut... de quoi bien déclencher les crampes... aïe... puis c'est la dernière relance et le coup de cul final sous une petite bruine. Je franchis la ligne en moins de 6h, pas trop mal avec du recul, vu les conditions de terrains!
Après quelques jours de repos pour le corps et la tête, j'ai finalement passé un bon moment sur ce trail. Certes, j'ai toujours cette amertume de ne pas être passé au sommet, d'avoir été bouchonné,... mais bon, j'ai bien travaillé le physique et surtout le mental! Plusieurs passages étaient vraiment superbes, la montée dans la neige vers les 1500m, les Jas, la combe d'Ansis, de Malaval, superbes! Je ne peux que vous encourager à aller à Bédoin pour tenter ce sommet. Moi, j'y retournerai en off, car je ne peux définitivement pas resté sur çà! Il me faut ce sommet!


(Attention, ce parcours est susceptible d'emprunter des chemins privés ouverts uniquement le jour de la course. Merci de ne pas les emprunter sans autorisations)


dimanche 22 mars 2015

La Sauta Roc, un patrimoine régional du trail


Son succès, année après année, ne trompe pas! La Sauta Roc est une des courses majeures de la région. Cette année encore il fallait être sur le qui-vive pour pouvoir s’inscrire. Et comme çà fait deux années que je loupe les inscriptions, cette fois je m'y suis pris très tôt, et bien m'en a pris deux mois avant la course, l'ensemble des dossards étaient déjà attribués. Un tel succès n'est pas dû au hasard, il s'est construit bien évidemment sur un magnifique tracé et un paysage à couper le souffle, mais aussi sur excellente organisation bien rodée. Le bouche à oreille a fait le reste!

La calade du départ
Saint-Guilhem-le-Désert est un charmant petit bourg classé aux plus beaux villages de France. Ses vieilles bâtisses sont lovées au fond d'un vallon rocailleux dominé par des magnifiques falaises. Tout en longueur, il est difficile d'y circuler en voiture, l'accès est d'ailleurs restreint en été, et les petites ruelles pavées sont propices à la découverte à pied des multiples joyaux du village.
Il y a près d'un mois, je suis allés faire un Off sur les sentiers de la course avec les amis du CTC. Le cadre est magnifique, entre garrigues et parois rocheuses, on se croirait par moment tout près des Calanques! Nous avons en plus bénéficié d'une météo généreuse permettant de profiter de la vue sur les environs ce qui ne fut pas le cas le jour de la course, puisque la pluie et le brouillard se sont invités! Aussi, les photos de ce compte-rendu sont celles prises en janvier, pour celles de février, imaginez la même chose mais avec 10 mètres de visibilité!
Le village vu d'un peu plus haut
Le départ de la course est donné sur la place principale où près de 500 coureurs se sont massés. On commence par un rapide tour du village afin d'étirer le peloton avant les premières difficultés. J'ai pris la décision de partir doucement quitte à perdre du temps, j'espère le reprendre par la suite. La première ascension est assez raide, je reste en "sous-régime" jusqu'au replat qui nous mène à la Baume de l'Olivier. Là, je dois prendre mon mal en patience englué dans le trafic sur une monotrace où il est impossible et dangereux de dépasser. Mais çà me permet de m'économiser en attendant de pouvoir accélérer.
La deuxième ascension se profile dans la Combe de la Blande, pas très difficile mais suffisamment pentue pour faire quelques premiers dégâts dans le peloton. Je commence à augmenter le rythme et je double une grosse quinzaine de coureurs dans cette portion. Arrivé sur la crête, je relance franchement pour rattraper un petit groupe qui avance à bon rythme jusqu'au premier ravitaillement au pied du Cap du Ginestet.
Première descente, la plus redoutée car constituée de larges plaques rocailleuses particulièrement glissantes dans ces conditions. J'assure, mais malgré tout, je double beaucoup. Les coureurs sont très prudents suivant les consignes de course donnés avant le départ. Je passe l'Ermitage Notre-Dame de Belle Grâce et poursuis à bon rythme sur ce large sentier avant d'attaquer une courte remontée vers le Cap de la Pousterle. Je suis toujours étonné de voir tant de monde sur les bords du sentier pour nous encourager malgré une météo tristounette!
Je conserve un bon rythme alternant marche et course et bascule rapidement sur le large DFCI qui contourne le Roc de la Candelle. Mes séances de fractionnés, même peu nombreuses, commencent à payer! Je rattrape un grand nombre de coureurs sur ce long faux-plat sans avoir l'impression d'y laisser trop de plumes. Puis voici la descente suivante très roulante où j'accélère franchement avant la dernière ascension vers Max Nègre.
Comme souvent, je coince un peu sur cette transition descente/ascension assez brutale, mais un fois le plus dur passé, je relance et reprend ma remontée au classement. Je ne m’arrête pas au dernier ravito car il ne reste plus qu'à se laisser rouler jusqu'en bas. Mais cette descente est longue, longue, interminable! Je trouve un compagnon de descente qui comme moi donne tout sur la fin. On double en pagaille des coureurs épuisés, crampés, prudents. Les épingles s'enchaînent, et je commence à ressentir la fatigue dans ce long faux-plat descendant qui nécessite de relancer sans cesse. Puis enfin le village, dernière relance à 15km/h et les crampes me rattrapent juste avant la ligne d'arrivée! Il était temps.

(Attention, ce parcours est susceptible d'emprunter des chemins privés ouverts uniquement le jour de la course. Merci de ne pas les emprunter sans autorisations)