dimanche 22 mars 2015

La Sauta Roc, un patrimoine régional du trail


Son succès, année après année, ne trompe pas! La Sauta Roc est une des courses majeures de la région. Cette année encore il fallait être sur le qui-vive pour pouvoir s’inscrire. Et comme çà fait deux années que je loupe les inscriptions, cette fois je m'y suis pris très tôt, et bien m'en a pris deux mois avant la course, l'ensemble des dossards étaient déjà attribués. Un tel succès n'est pas dû au hasard, il s'est construit bien évidemment sur un magnifique tracé et un paysage à couper le souffle, mais aussi sur excellente organisation bien rodée. Le bouche à oreille a fait le reste!

La calade du départ
Saint-Guilhem-le-Désert est un charmant petit bourg classé aux plus beaux villages de France. Ses vieilles bâtisses sont lovées au fond d'un vallon rocailleux dominé par des magnifiques falaises. Tout en longueur, il est difficile d'y circuler en voiture, l'accès est d'ailleurs restreint en été, et les petites ruelles pavées sont propices à la découverte à pied des multiples joyaux du village.
Il y a près d'un mois, je suis allés faire un Off sur les sentiers de la course avec les amis du CTC. Le cadre est magnifique, entre garrigues et parois rocheuses, on se croirait par moment tout près des Calanques! Nous avons en plus bénéficié d'une météo généreuse permettant de profiter de la vue sur les environs ce qui ne fut pas le cas le jour de la course, puisque la pluie et le brouillard se sont invités! Aussi, les photos de ce compte-rendu sont celles prises en janvier, pour celles de février, imaginez la même chose mais avec 10 mètres de visibilité!
Le village vu d'un peu plus haut
Le départ de la course est donné sur la place principale où près de 500 coureurs se sont massés. On commence par un rapide tour du village afin d'étirer le peloton avant les premières difficultés. J'ai pris la décision de partir doucement quitte à perdre du temps, j'espère le reprendre par la suite. La première ascension est assez raide, je reste en "sous-régime" jusqu'au replat qui nous mène à la Baume de l'Olivier. Là, je dois prendre mon mal en patience englué dans le trafic sur une monotrace où il est impossible et dangereux de dépasser. Mais çà me permet de m'économiser en attendant de pouvoir accélérer.
La deuxième ascension se profile dans la Combe de la Blande, pas très difficile mais suffisamment pentue pour faire quelques premiers dégâts dans le peloton. Je commence à augmenter le rythme et je double une grosse quinzaine de coureurs dans cette portion. Arrivé sur la crête, je relance franchement pour rattraper un petit groupe qui avance à bon rythme jusqu'au premier ravitaillement au pied du Cap du Ginestet.
Première descente, la plus redoutée car constituée de larges plaques rocailleuses particulièrement glissantes dans ces conditions. J'assure, mais malgré tout, je double beaucoup. Les coureurs sont très prudents suivant les consignes de course donnés avant le départ. Je passe l'Ermitage Notre-Dame de Belle Grâce et poursuis à bon rythme sur ce large sentier avant d'attaquer une courte remontée vers le Cap de la Pousterle. Je suis toujours étonné de voir tant de monde sur les bords du sentier pour nous encourager malgré une météo tristounette!
Je conserve un bon rythme alternant marche et course et bascule rapidement sur le large DFCI qui contourne le Roc de la Candelle. Mes séances de fractionnés, même peu nombreuses, commencent à payer! Je rattrape un grand nombre de coureurs sur ce long faux-plat sans avoir l'impression d'y laisser trop de plumes. Puis voici la descente suivante très roulante où j'accélère franchement avant la dernière ascension vers Max Nègre.
Comme souvent, je coince un peu sur cette transition descente/ascension assez brutale, mais un fois le plus dur passé, je relance et reprend ma remontée au classement. Je ne m’arrête pas au dernier ravito car il ne reste plus qu'à se laisser rouler jusqu'en bas. Mais cette descente est longue, longue, interminable! Je trouve un compagnon de descente qui comme moi donne tout sur la fin. On double en pagaille des coureurs épuisés, crampés, prudents. Les épingles s'enchaînent, et je commence à ressentir la fatigue dans ce long faux-plat descendant qui nécessite de relancer sans cesse. Puis enfin le village, dernière relance à 15km/h et les crampes me rattrapent juste avant la ligne d'arrivée! Il était temps.

(Attention, ce parcours est susceptible d'emprunter des chemins privés ouverts uniquement le jour de la course. Merci de ne pas les emprunter sans autorisations)