lundi 24 juin 2013

Ils sont fous ces Romains!!! - Trail des Traces de Laudun


Cà y est c'est enfin l'été! Après un printemps, euh.... un long hiver, le soleil commence à briller sur le Gard et la chaleur s'installe sans être non plus étouffante. Je ne sais pas si c'est bon pour courir, mais çà fait du bien au moral de se lever avec un beau soleil!
Je n'avais pas planifié de courses pour ce week-end, mais finalement j'ai succombé aux appels du pied de quelques copains du CTC et me voilà sur les Traces de Laudun, ancien Trail du Camp de César!
Les échos que j'en ai eu étaient positifs! Magnifique tracé, tout en monotrace, avec des paysages singuliers et quelques curiosités géologiques, mais diablement technique voire même difficile! Tout ce qu'on m'en a dit s'est effectivement vérifié!
Le départ est à 8h, c'est parfait, on pourra profiter de la fraîcheur matinale et finir avant que la chaleur ne soit trop forte. Mais, çà impose de se lever tôt et ce matin là, c'était particulièrement difficile... j'émerge difficilement, barbouillé, mal dormi... Je me prépare néanmoins consciencieusement et décolle à 6h avec 2 amis du CTC. En approchant de Laudun, on aperçoit tout seul au milieu de la plaine ce plateau sorti de terre comme poussé par je ne sais quelle puissance divine ou géologique. Certaines falaises me font penser à la crête de l'Hortus foulée il y a plus d'un mois. Le village est quant à lui, jeté sur la colline pentue qui se termine par ces fameuses falaises. Il faut une sacré embrayage pour arpenter certaines rues qui même à pied me semble bien raide.
A notre arrivée, vers 7h, la lumière est parfaite, j'ai hâte de démarrer pour en profiter car je sais qu'en montant à son zénith, le dur soleil Gardois ne rend pas toujours honneur à ces belles terres. En se rendant au gymnase récupérer nos dossards, nous croisons des bénévoles attachés à fixer deux échelles à un ponceau enjambant une petite combe cerné par les murets des bâtisses avoisinantes. Il s'agit en fait du célèbre final du trail qui conduit à l'arrivée au gymnase.
Le dossard bien accroché, je fais quelques foulées avec les collègues du CTC, et on se dirige vers la ligne de départ placée un peu plus haut dans le village.
Premier passage sur le plateau
Le départ est donné après le traditionnel message de prudence (de bon sens, je dirais!) de l'organisation, où on nous annonce d'ailleurs à la surprise générale que le parcours fait non pas 28km comme annoncé, mais 30km pour le même prix (humour). Bon, ben alors va pour 30km, on est tous dans la même galère, normal chez les Romains!
Devant çà part comme des guépards, moi j'essaie de ne pas me faire emporter par le flot. Le début du tracé consiste à sortir du village par quelques ruelles bien pentues qui nous mènent sur le plateau du Camp de César, plateau sur lequel on va monter et descendre un grand nombre de fois. C'est très roulant et j'essaie de maintenir un pas de course correct jusqu'en haut. On longe ensuite la crête et croise quelques statues Romaines placées là pour rappeler aux étourdis qu'on est en terre conquise! Ce début de course est très agréable avec une petite brise rafraîchissante et un vaste panorama sur la vallée du Rhône et le Géant de Provence.
La vallée du Rhône
On atteint rapidement la première difficulté technique du parcours et l'inévitable premier bouchon avec le passage du Loup! Il s'agit en fait d'une faille de 27cm de large que César a dû tailler à même la roche avec son glaive dans un élan colérique! L'attente sera finalement courte, juste le temps de faire 2 photos et laisser passer un coureur pressé, et quand vient mon tour, je tombe le camel, rentre le ventre et me jette dans la gueule du Loup. La difficulté, ce n'est finalement pas ce passage qui ne nécessite aucune compétence spécifique, mais la descente qui suit qui est méchamment raide et glissante! Cà dérape de partout, çà tombe les fesses par terre, mais çà arrive en bas, les cuisses à présent bien chaudes!
La suite du parcours consiste à remonter à plusieurs reprises (et donc à descendre) sur le plateau pour en parcourir les magnifiques monotraces sinueuses, techniques et piégeuses qui mènent à quelques beaux sites : oppidum du Camp de César, la chapelle de Saint-Pierre de Castres, la Dent de Signac ainsi que plusieurs belvédères donnant sur le Rhône.
Belles falaises
Tout va plutôt bien jusqu'au premier ravito. Là, je complète mes niveaux d'eau, avale un gel, une pâte de fruits et quelques tucs. Je repars, mais moins de 500m plus loin, je suis obligé de m'arrêter pour tout recracher... je reprends ma course tant bien que mal, mais j'ai la tête qui tourne... un hypo... déjà? Du coup, je pose mes fesses et descend quelques bonnes gorgées d'eau, et çà finit par passer. Je raccroche un coureur et tente de le suivre, mais les jambes répondent difficilement... je lâche prise, marche dans la remontée qui suit vers la Chapelle. Je récupère un peu, mais je sens bien que çà va être dur, les jambes sont lourdes... d'ailleurs, sur le haut du plateau, j'ai du mal à lever les jambes, je tape quelques pierres, quelques racines, et ce qui devait arriver, arriva je me prends un grosse gamelle... à première vue, rien de bien grave, quelques éraflures, mais quelques pas plus loin, je sens une belle douleur sur le côté... en fait, je me suis étalé sur un de mes bidons (que je transporte sur mes bretelles pour ceux qui ne le saurait pas) qui m'a appuyé franchement sur les cotes... et mes bidons, c'est du costaud... à chaud, la douleur finira par passer, mais à la fin de la course et surtout le lendemain, j'ai dégusté... Fini avec les complaintes, les traileurs sont durs au mal alors je continue en serrant les dents, j'ai la chance de pouvoir encore courir alors c'est pas un petit coup qui va m'arrêter!
Ruines de l'Oppidum
Je m'accroche comme je peux, c'est à dire que j'envoie dans les descentes car c'est là que je me sens le mieux, et j'essaie de limiter la casse en montée... j'avance malgré tout me faisant rattraper régulièrement par plusieurs coureurs que j'avais passé avant le ravito.
Le tournant de ma course, ce sera un long et interminable DFCI en plein soleil après la Combe d'Enfer! Là, j'ai dégusté, j'ai pesté, je me suis énervé... après tout ces belles monotraces qu'est ce que vient faire ce passage sans intérêt, usant physiquement et surtout moralement... de retour sur la crête, je n'ai plus de jus, impossible de relancer, je marche sur le plat!!! Je dois attendre un léger faux plat pour réussir à décoller les pieds du sol, incroyable! Et comble de l'ironie, mes bidons, pourtant remplis au second ravito, sont quasiment vides après ce passage infernal où j'ai bu comme un mort de soif... et il me reste au moins 4km avant de pouvoir les remplir à nouveau. A ce moment là, j'ai une grosse baisse de moral... je dois m'arrêter à plusieurs reprises des étoiles pleins les yeux, et pas de celles qui vous font rêver... je demande à tous ceux que je croise, coureurs comme organisateurs, "il est loin le ravito?", "non, 2km maximum..." mais 2km, c'est interminable quand t'as plus rien... à un croisement, je tombe sur un bénévole qui me voit arriver décomposé, il a tellement pitié (je pense!) qu'il me propose de l'eau. Je pense que çà m'a sauvé, car autrement, la montée suivante aurait signé la fin de ma course, avec des passages en cordes, glissants à souhait. Encore merci à lui, j'apprendrai après qu'il a aidé pas mal d'autres coureurs à ce même endroit, réputé pour être un point où les coureurs sont en difficulté.
Le fameux DFCI
Après cette antépénultième côte, je croise un gars assis sur un rocher, la tête entre les mains, blanc comme un linge... il fait presque peur à voir... je lui demande si çà va... il me répond qu'il abandonne, qu'il est cuit... je lui dis que c'est dommage, le ravito est proche, il faut au moins essayer d'y aller et de voir là-bas si la machine veut bien redémarrer... il finit par se lever et commence à me suivre doucement. Dans la difficulté, c'est quand même plus rassurant d'être à deux que seul! Du coup, je ralentis le rythme pour rester avec lui. On cause et je pense que çà nous fait du bien à tout les deux. Un bénévole arrive à notre rencontre prévenu par un coureur qu'on est en difficulté. Il nous fait un briefing de ce qu'il nous reste à parcourir. Le ravito est à 500m après un passage technique, un beau rocher à descendre en s'aidant de cordes. Mon collègue naufragé reste là pour récupérer avant de rejoindre le ravito, quant à moi, je vais mieux (tout est relatif à ce moment de la course!) et je poursuis en solo. Lorsque j'arrive au ravito, quelle n'est pas ma surprise d'y retrouver Jean-Claude à l'arrêt perclus de crampes! Je le croyais déjà bien loin! Au final, je pense qu'on est tout les deux bien contents de se retrouver pour ces 4 derniers kilomètres! Je peux enfin remplir mes bidons!!!!!!!!! çà fait du bien de boire! A tout hasard, je demande aux bénévoles s'ils n'ont pas une petite substance dopante qui pourrait m'aider à terminer? On répond qu'à part une perfusion de Côtes du Rhône, il faudra se contenter d'eau... Bon, vous aurez compris que les bénévoles sont tops! Ils ont toujours le bon mot pour nous dérider, et croyez moi, il y avait du boulot aujourd'hui!
C'est beau comme coin!
On repart en marchant, de toute façon, c'est cuit pour le chrono et le classement depuis belle lurette! Une dernière ascension plus douce que les précédentes, puis une descente roulante nous mènent à Laudun. Cà sent l'arrivée, on est passé par d'autres coureurs et entre autre par mon naufragé qui semble avoir retrouver du jus! Franchement, je l'aurais pas pensé en état de continuer... comme quoi, il suffit de pas grand chose. C'est avec une petite foulée qu'on atteint le passage final du parcours qui nous mène sous l'Aqueduc de Balouvière et les fameuses échelles. On passe la ligne d'arrivée en 4h34... une éternité quoi! Allez, ce qui est fait n'est plus à faire!
L'Aqueduc de Balouvière
Le bilan de cette course est mitigé pour moi, en tout cas sur le plan sportif, car j'ai vraiment eu du mal. La petite phrase à l'arrière du flyer (Ne craignez pas d'être lent, mais juste à l'arrêt) n'était pas galvaudée! Ce n'est pas tant la difficulté technique du parcours qui m'a rendu la tâche si ardue, même si çà a sûrement joué, que la chaleur et une gestion un peu hasardeuse de ma course... En y repensant, contrairement au Marathon de l'Hortus, je ne m'étais pas bien préparé pour cette course... j'ai bouffé n'importe que la veille, je n'ai pas bossé le parcours, bref j'y suis allé la fleur au fusil, trop sûr de moi  (quoi, j'ai fait un 42km, alors un 28km,...pfff c'est de la rigolade...erreur monumentale) et j'en ai payé le prix! On ne m'y reprendra plus!


Ce qu'il faudra éviter à l'avenir
Pour ce qui est de l'organisation, je n'ai rien à redire, c'était top!!! Tout bien, balisage impec, bénévoles parfaits, douches chaudes, repas copieux, ambiance à l'arrivée géniale avec notamment un concert de rock à la fin (oui, oui, vous avez bien lu!!! un concert en live!). Le petit bémol que j'attribuerais c'est les ravitos, trois, çà fait un peu juste, d'autant plus qu'il faisait vraiment chaud et vu la technicité du parcours, on était plusieurs d'accord sur ce point. Dans d'autres conditions, je n'aurais probablement pas eu le même ressenti... Le parcours très sympa à part ce DFCI qui me hante encore, le lieu propice à la découverte et il faudra revenir en mode "promeneur" pour se plonger dans ces restes antiques dont j'ai peu profité.





La trace et le profil :

La trace 30,5km
 
Le profil : 1200m+