vendredi 12 septembre 2014

Ecotrail Cigalois - Week-end cho(c)!



Les ultra-traileurs vous le diront, à l'approche d'une grande course il est nécessaire de faire du "spécifique": longue sortie en montagne avec du dénivelé, sortie nocturne et fameux week-end choc! L'idée est d'enchaîner sur un week-end deux ou plusieurs sorties afin de travailler "sur la fatigue".
Alors, c'est sûr je prépare pas la Diagonale des Fous, mais çà ne peut pas faire de mal d'essayer cette méthode d'entraînement que j'adapte à la course visée à savoir l'Intégrale des Causses (61km/3000m+). Cette deuxième édition de l'Ecotrail Cigalois arrive donc à point nommé, avec un 11km en nocturne suivi d'un 32km le lendemain matin.

Les Jumelles de Monoblet
J'arrive en étant déjà familier du terrain de jeu puisque j'ai fait le 20km en 2013 et deux reconnaissances cette année. Ce coin de Cévennes Méridionales regorge de petits sentiers techniques et de lieux cachés parfois insolites ce qui en fait un terrain de jeu idéal pour traileurs. Comme l'an passé, on est accueilli au Camping des Graniers qui a considérablement changé en un an offrant un superbe espace pour lancer les courses.

La course en nocturne est la même que l'an passé. Le parcours de 11,5km est très nerveux, piégeux avec ce terrain cassant et il y a peu de dénivelé. Çà va aller très vite! Dès le départ, je suis en première ligne et je passe au col dans les dix premiers. Je fais l'effort sur le plateau pour suivre le rythme car je sais qu'après çà descend et que je pourrais souffler. Plus bas, dans une petite remontée, je me fais passé par un duo mixte et je prends leur rythme, mais ces derniers tirent tout droit et moi avec... grrrr... retour en arrière mais deux coureurs m'ont déjà passé... on récupère alors une longue portion de route en faux plat (2km au moins) qui se termine par une belle bosse, tout ce que j'aime! Puis c'est la remontée vers le plateau. Là, difficile de courir, j'ai le palpitant qui s'affole, mais je garde un bon rythme. Lors de la relance je me fais passé par deux autres coureurs que je n'arrive pas à suivre. J'attaque la dernière descente sur le bitume à bloc car je sens que je peux finir en moins d'une heure. Je donne tout et je passe juste en 59min 57sec... oufff!!! Au final 10ème solo, seuls des duos m'ont doublé.
Je finis bien essouflé, pas trop mal aux jambes, mais le cardio en a pris un coup! Mais objectif atteint, tout donner sur cette nocturne. Reste maintenant à assurer sur les 32km!
Le Cengle et le Pic du Midi
Inutile de vous dire que j'ai très mal dormi! Après un tel effort impossible de trouver le sommeil... je me lève à 7h avec la tête comme une citrouille et à peine quelques heures de vrai repos... çà s'annonce difficile d'autant que la chaleur à 9h est déjà accablante.

Le 32km a été complètement revu cette année, beaucoup plus technique et surtout plus joli, çà c'est cool. Le départ est commun avec les coureurs du 20km, je me place en queue de peloton le temps de chauffer les muscles. Mais, je vais vite accélérer, trop d'ailleurs... je connais le parcours et ce que pensait être un avantage va devenir un inconvénients car je m'impose des rythmes trop élevés pensant pouvoir récupérer dans les portions faciles, mais c'était sans compter sur cette chaleur qui ne me laissera pas de répits...  Je m'accroche et bagarre avec des coureurs du 20km... pfff un vrai chien fou... résultat au premier ravito au km12, je sens déjà les jambes qui se raidissent et c'est sans parler de la chaleur qui m'oblige à me vider mes bidons sur la tête pour me rafraîchir les idées... heureusement au ravito ils ont prévus des citernes!!!
Château de Fressac
Jusqu'ici le parcours est magnifique alternant montée et descente sèche comme j'aime et je suis dans les 10 premiers du 30km, mais çà ne va pas durer. On poursuit par une portion bien plus roulante où je vois revenir pas mal de monde, du 20 et aussi du 30km. Je ne cherche pas à suivre mais juste à garder mon rythme et ne pas faire de surchauffe quitte à marcher souvent pour "souffler".
A la bifurcation entre le 20 et le 30km, on est au km16 environ et je me retrouve sur le parcours du 11km de la veille. Je continue tranquillement et au moment où on aurait dû récupérer une portion de route à l'ombre, on part droit dans la pente en plein soleil... arfff c'était pas prévu au programme çà! Bon, d'un côté, on évite ce bitume chiant comme pas permis, mais de l'autre, on se prend une grosse dose de soleil sur le crâne... et on remonte sur le plateau! Là, çà commence à être dur... la première féminine me double les doigts dans le nez et la deuxième ne tardera pas! On redescend dans le vallon par une petite monotrace qui offre une vue superbe sur Montèzes et le château! Terrible! Portion à refaire!!!
Château de Fressac
On arrive alors au 2ème ravito, mais je suis cuit et en légère hypo... les deux coureurs à ce moment là avec moi abandonnent... çà me met un foutu coup au moral et je suis à deux doigts de faire pareil car je sais ce qui m'attend et çà ne me donne pas envie vu mon état et la chaleur... je prends bien le temps de boire et manger et finalement je repars avec un traileur avec qui j'ai fait la reco. C'est parti pour l'assaut du château de Fressac. Avant çà, on visite la plaine en plein cagnard, ce qui a pour effet de me couper les jambes... je progresse entre course lente et marche... c'est pas beau à voir, mais çà avance doucement. On traverse un petit ruisseau (y revenir pour la baignade!!!) où je plonge la tête dans l'eau... çà réveille bien, mais çà rend pas les jambes!
Et puis c'est la montée du château! Déjà en temps normal c'est costaud, mais là c'est quasiment impossible... je m'arrête toutes les 2 foulées pour respirer, pour boire, pour me stabiliser,... je crois que c'est la première fois que je lutte comme çà dans une côte... je pense que dans un bon jour j'aurais pu monter au château, redescendre, boire une bière et remonter plus vite qu'aujourd’hui... la bascule est un soulagement, petite descente puis retour au ravito. Remplissage des gourdes et c'est reparti pour la dernière ascension, la même que la veille lors de la nocturne.
Vue depuis le Château de Fressac
Au final, j'au moins souffert que prévu dans cette ultime portion, même si je me suis copieusement traîné! J'arrive à recourir sur le plateau, mais je sens mon ischio gauche qui se raidit... je termine à la limite de la crampe, mais çà c'est fait.
Je finis loin du compte (32km/1150m+ en 4h38), mais avec le recul, je ne suis pas si mécontent vu les conditions difficiles du jour et mon état de fatigue du moment. Le parcours était vraiment sympa et l'organisation a vraiment progressé depuis l'an dernier ce qui en fait pour moi, un très bel événement dans le paysage Gardois. Les signaleurs ont toujours eu un petit mot d'encouragement ou un sourire, ce qui est toujours agréable. L'accueil au camping était remarquable, tout comme la qualité du lieu. Reste plus qu'à bannir la peinture de chantier pour le balisage au profit d'un moyen plus propre! Pour finir, bravo aux organisateurs qui reversent une partie du montant des inscriptions à l'association "Sachange" qui lutte contre le syndrome d'Angelman.

Ecotrail Cigalois Nocturne 11km
(Attention le parcours est susceptible de traverser des terrains privés accessibles uniquement le jour de la course. Merci de ne pas y pénétrer sans autorisation)
Ecotrail Cigalois 32km
(Attention le parcours est susceptible de traverser des terrains privés accessibles uniquement le jour de la course. Merci de ne pas y pénétrer sans autorisation)