jeudi 29 mai 2014

La Pastourelle - C'est le Cirque!


Accueil humide...
Voilà plus de 6 mois que je me suis inscrit à ce 53km de la Pastourelle à Salers, le Trail du Grand Cirque. Jusqu'ici Salers, pour moi c'était un super bon fromage d'Auvergne et une ville incroyablement belle perchée sur sa crête. Maintenant, c'est aussi la Pastourelle, un événement annuel colossal, puisqu'il réunit 4000 marcheurs, coureurs et VTTistes, sans compter les 350 bénévoles, répartis sur une randonnée (32km), deux parcours de trail (32 et 53km) et trois circuits VTT (64, 39 et 27km)! Je vous laisse imaginer le nombre de ravitos, de balises, de panneaux, de dossards, de plaques...

Welcome to Cantal !
Je choisis d'arriver la veille de la course pour prendre mes marques et surtout éviter le rush du matin de course et le stress qui va de paire. Je traverse le massif du Cantal sous un soleil magnifique, les crêtes dégagées dévoilent leurs plus beaux atours. Mais en arrivant à Salers, le temps tourne brusquement, révélant une des spécificités du Cantal, la météo changeante! Une pluie soutenue surprend tout les visiteurs... je m'abrite dans ma voiture et attend le moment de récupérer mon dossard. Mon sésame en poche, je rejoins le gîte où j'ai réservé une chambre à 45 minutes d'ici dans le village de Saint-Cirgue de Jordanne. J'y rencontrerais un sympathique traileur Belge venu se préparer pour les échéances estivales.

Premières crêtes
Levé à 5h, j'arrive à Salers à 7h sous de belles éclaircies mais le fond de l'air est très frais. Comme il est très probable qu'on ait du vent sur les crêtes, je démarre bien couvert avec ce qu'il faut dans le sac pour parer à toutes éventualités.

Le départ est donné à 8h dans une excellente ambiance. On commence par traverser le village sous les encouragements des randonneurs qui attendent de pouvoir prendre à leur tour le départ. Puis on attaque aussitôt les crêtes herbeuses de la portion "montagne à vache" du parcours. La pente est assez faible mais constante ce qui permet de prendre son rythme et étirer efficacement le peloton. Ce début de course est agréable, les éclaircies vont et viennent et donnent une lumière surprenante aux lieux.
Le Falgoux
J'arrive rapidement au premier ravito, mais passe mon chemin. Passé le Puy de l'Agneau, on descend vers le Col de Néronne et le second ravito au km10. Court arrêt pour manger un morceau et boire et çà repart sur une crête boisée où on commence à trouver des sentes plus techniques. Les rafales de vent se font plus intenses et froides. Au km14, c'est le Buron d'Impramau, 3ème ravito. Vous aurez noté une particularité de cette course c'est qu'il y a beaucoup de ravitos!!!
C'est aussi ici que se fait la séparation entre les deux parcours de trail. Le 32 continue en crête vers le Roc des Ombres, alors que le long replonge dans la vallée vers le Falgoux. La descente est particulièrement boueuse et glissante! Je double beaucoup de coureurs en difficulté dans ces conditions. Tout baigne à ce moment de la course et je suis même surpris d'avoir fait plus de 16km et 600m+/- en 2h. Et c'est là qu'une branche embusquée choisit de me faire un croc-en-jambe... Grosse pelle amortie heureusement par la boue... Rien de cassé, mais çà me refroidit, et je vois repasser tout ceux que j'ai doublé plus tôt...
Le Luchard
J'arrive au Falgoux et profite du ravito pour manger un bon bout avant d'attaquer la longue ascension qui va nous conduire sur la longue crête menant au Puy Mary. C'est encore une fois la gadoue qui nous attend... après la douceur du fond de vallée, voici la froideur des hauteurs qui se présentent. Au Luchard, où débute la crête, il fait particulièrement froid... on y trouve d'ailleurs les premières plaques de neige. Je finis par m'arrêter pour mettre un buff sur les oreilles et le cou et repars un peu plus réchauffé.
Puy de la Tourte

Le GR400 est le fil directeur de cette portion. On contourne Suc Gros, mais on attaque la montée au Puy de la Tourte dans la neige et le brouillard. Je commence à montrer des signes de faiblesse à cet instant... je fais le dos rond et avance le temps que "le dur passe". Les sentiers commencent à être très techniques, rochers, boue, ornières, neige parfois... difficile d'y courir.

Puy Mary dans les nuages
Après 4h30 de course, j'arrive au pied du Puy Mary, au Pas de Peyrol, km30. Je profite du ravito pour faire le plein de carburant avant d'attaquer cette grosse difficulté. L'avantage c'est que j'ai reconnu cette portion il y a deux semaines lors du stage avec 5ème Elément. Mais avant, çà on doit se farcir quelques centaines de mètres de bitume pour contourner le Puy et attaquer l'ascension du bon côté. En quittant la route, c'est le bain de boue... la pente est très raide, et je patine... 2ème gamelle, mais cette fois, je tape le nez sur mon bâton... et évidemment çà pisse le sang... pas trop heureusement, mais suffisamment pour être gêné... F*%$!!!!! Je monte comme çà, m'essuyant dans mes gants... mais finalement, je monte bien, à mon rythme et reprend pas mal de gars qui explosent. Je passe au sommet dans les nuages, les mêmes qu'il y a deux semaines ^^. La descente est terrible, raide et sur une dalle de béton... bref de quoi se flinguer les articulations... quand c'est possible, je passe sur l'herbe et les cailloux aux bords du chemin pour "soulager" les jambes. 38 minutes pour faire cette "petite boucle" de 2,6km et 260m+/-.
Un peu de route?
Retour au Pas de Peyrol, où j'en profite pour me fourrer une compresse dans le nez (so sexy!) et ravitailler en eau. Puis 1,5km de bitume, pour rejoindre le pied du Col de Redondet. Ce passage est sympa avec les coureurs en file indienne zigzagant jusqu'au col toujours sous une belle couche de neige. Et on reprend les crêtes, toujours aussi spectaculaires. On contourne la Roche Taillade et le Roc d'Hozières pour rejoindre le Roc des Ombres. Retour sur le parcours du 32km, point notable car ce sont aussi de nombreux randonneurs qu'on va croiser dès à présent.
Col de Redondet
Passage à travers la Brèche d'Enfloquet, une très raide mais heureusement courte ascension, on bascule en direction du Puy Violent. Après un petit arrêt au ravito du 40ème, je repars me sentant étonnant bien malgré le parcours déjà réalisé. Après une petite bosse, on attaque le fameux Puy Violent sous le soleil. La pente est super raide, près de 40%, et il faut vraiment s'arracher pour atteindre le sommet où de nombreux randonneurs nous encouragent. Je lâche les chevaux dans la descente et grappille des places petit à petit. Je double un nombre incalculable de randonneurs!!! Certains ne font pas le moindre effort pour s'écarter (...), tandis que d'autres nous encouragent et nous informent de la distance restante. Parfois, j'en viens à me demander si je suis sur le bon chemin car je ne vois personne courir devant moi... juste une marée de randonneurs! La descente est interminable, 9km et 850m-, mais heureusement il y a des passages super en forêt dans des singles roulants qui donnent envie de tout lâcher. En bas de la pente, on est rattrapé par les premiers coureurs du relais qui n'ont pas le même rythme.
Roche Taillade

J'arrive tout en bas à Saint-Paul-de-Salers pour faire un dernier petit ravito avant la dernière ascension. Elle démarre bien raide dans le bois et continue tout aussi raide en lisière de forêt. Puis la vue se dégage enfin. Beaucoup d'encouragement dans les derniers mètres et j'arrive à relancer sur un faux plat qui contourne tout le village, j'y reprends pas mal de coureurs cramés. Je passe la ligne d'arrivée en 8h13 sous un superbe soleil et surtout satisfait de ma course, car je ne me sens pas crevé comme j'ai pu l'être au Trail aux Etoiles... j'ai mal aux jambes, normal, mais je pouvais continuer. Encourageant pour les prochaines échéances.

Puy Violent
Fond de vallée
Gros ravito à l'arrivée avec enfin un plat chaud. Grand soleil et sourires qui en disent long! Ce trail est magnifique alternant passages techniques, roulants, crêtes, sous-bois, sommets, vallées. Bref, un concentré de Cantal! De nombreux ravitos qui permettent de se faire son plan de course et toujours des bénévoles souriants, aimables et aux petits soins. Bravo pour cette belle organisation.







Je ne peux pas résister à l'envie de vous mettre quelques photos supplémentaires glanées sur le net (www.passion-nature.biz). Merci au photographe, l'ambiance particulière du Pas de Peyrol est bien retranscrite par ces images!







Trail du Grand Cirque 2014
(Attention le parcours peut traverser des terrains privés accessibles uniquement le jour de la course. Merci de ne pas y pénétrer sans autorisation)

dimanche 18 mai 2014

Trail dans le Cantal - 5ème Elément

Pour Noël, j'ai décidé de me faire plaisir en me payant un stage de trail. Mais devant l'offre relativement pléthorique et les tarifs  très variables des formules, difficiles de faire un choix tellement tout semble alléchant...  Puis au détour de mes lectures sur la toile, je tombe sur un article de Génération Trail qui parle de la structure 5ème Elément. Je me rends sur le site et je découvre qu'un stage est organisé dans le Cantal deux semaines avant la Pastourelle où je me suis justement inscrit un peu plus tôt! Ce stage est fait pour moi! Ce sera une reco grandeur nature, dans un coin où je voulais vraiment revenir après avoir fait le GR400, il y a quelques années. En plus, le tarif est vraiment très correct, 450€ pour 4 jours et 3 nuits en pension complète avec au programme plus de 70km et 4000m+ sur les plus beaux spots du Cantal et des conférences sur les grandes thématiques du trail. Ni une, ni deux, j'envoie un chèque de réservation!

J1 : L'Elancèze

Je me retrouve ainsi pour ce long week-end de Mai à me balader à travers les Cévennes pour rejoindre Thiézac à un peu moins de 4h de route d'Alès. Peu avant Saint-Flour, j'aperçois le Massif Cantalien où il semble y avoir encore pas mal de plaques neigeuses. Voilà qui est prometteur!
Sentier forestier
J'arrive à la Ferme de Trielle, notre base pour les 4 jours à venir où je suis accueilli par Caroline, Lydie et Jean-Christophe, nos trois encadrants pour les jours à venir. Les premiers contacts avec les autres participants sont un peu timides... mais bon, normal, on n'est pas des sauvages, on va pas tout de suite balancer les dossiers ^^ mais Caroline nous met très vite à l'aise et nous invite à nous préparer pour aller profiter des sentiers et du temps magnifique dont on bénéficie. Rien de mieux pour apprendre à nous connaître que d'aller partager notre passion.
Le soleil brille franchement et c'est un vrai plaisir d'aller "balader". Pour ma part, dès les premières foulées, je sens que j'ai pas les "cannes"... mais bon, c'est pas bien grave, je suis avant tout là pour prendre un max de plaisir, engranger des kilomètres, du D+ et surtout des bons conseils! Les premières pentes annoncent la couleur, on est bien à la montagne! Fini les lacets pour atteindre les crêtes, là c'est souvent "dré dans le pentu" et çà pique! Mais c'est cool, çà réveille!
Les pâturages du Puy de la Poche 
Première pause "conseils"! Caro nous donne quelques trucs pour améliorer notre technique de marche en montée et soulager nos pauvres petits quadris qui souffrent tout le temps! Testé sur les 3 jours, pas encore vu de différences flagrantes (eh oui, on devient pas Kiki en 3 jours...), mais j'ai bien senti les courbatures dans les fessiers!
La sortie se poursuit dans les grands pâturages du Puy de la Poche balayés par le vent et noyés par le soleil en direction de l'Elancèze. Le point de vue sur la chaîne des Puys du Cantal y est absolument splendide : Puy Mary, Puy Griou, Plomb du Cantal! Ces noms résonnent dans ma tête, j'ai hâte d'être à demain pour courir sur leurs flancs!
Les crêtes du Cantal
Après cet instant de contemplation, nous filons sur la crête en direction du Col de Bellecombe et du Corpou Sauvage avant de replonger dans le vallon de Lasmolineries. Mais là, plus de sentier, trop peu fréquenté, la nature y a repris ces droits. Alors, on coupe dans la pente et c'est l'occasion de mettre en application les conseils prodigués par Caro quelques instants plus tôt pour assurer une bonne descente.
Cascade de Faillitoux
Au fond de la vallée, on se dirige vers la cascade de Faillitoux, la plus haute du département. Alors, une cascade certes, c'est beau, mais là, on touche à l'oeuvre d'art avec ces orgues basaltiques, on se croirai à la chaussée des Géants dans le nord de l'Irlande. On s'approche et dans un vacarme assourdissant, on plonge les pieds dans l'eau ce qui est particulièrement agréable par ce temps.
Après cette pause revigorante, il est temps de repartir en direction du Col de Lagat et de la Ferme de Trielle. Je marque un peu le pas sur cette dernière courte ascension et surtout sur la portion finale de bitume où je pèche toujours à cause de mon manque de vitesse. Voilà qui clôt cette première journée et annonce la couleur des jours suivant! Il va falloir gérer si je veux pas exploser dimanche!
Après un repas de roi mitonné par l'équipe de la Ferme au cours duquel les uns et les autres commencent un peu à se lâcher en payant leur bouteille de rouge, Caro et JC nous font un exposé sur la préparation et la gestion d'une saison de trail. Je n'ai, pour ma part, pas découvert beaucoup de choses car j'ai eu l'occasion de me documenter à ce sujet, mais c'est toujours intéressant de pouvoir poser ses questions à des sportifs de haut niveau sur nos pratiques respectives en terme d'entraînement. 

J2 : Crêtes du Puy Mary

Bec de l'Aigle
Pour cette deuxième journée, ce sont pas moins de 30km et 2000m+ qui sont prévus. Autant dire que çà va chauffer les cuissots! Au départ de la Ferme, on a droit à de belles éclaircies et une température plutôt douce qui présage une agréable journée sur les crêtes des anciens volcans. Et après une petite demi-heure de voiture nous voici au Font d'Alagnon où nous sommes rejoins par plusieurs traileurs locaux qui feront ce soir une intervention sur les pathologies dans le trail.
Nous démarrons donc avec un bon groupe de 20 coureurs. Entre temps les nuages se sont positionnés en altitude et le vent d'ouest s'est levé rafraîchissant copieusement l'atmosphère. Nous attaquons par une belle pente dans une forêt de hêtres jusqu'à environ 1500m d'altitude. Caroline, voyant que nous sommes nombreux à avoir pris des bâton en profite pour nous faire un petit briefing sur leur bonne utilisation en trail. Je m'empresse de mettre ces bons conseils en pratique pour rejoindre les hautes prairies d'altitude balayées par le vent.
La tête dans les nuages
Au Bec de l'Aigle, le froid devient mordant et on s'abrite derrière un pan de rocher pour attendre le reste du groupe. Les nuages commencent à envahir les crêtes et on se retrouve en quelques instants dans une purée de pois qui n'augure rien de bon. J'enfile les couches, mais ce vent s'infiltre partout, et j'ai froid lorsque je reste à l'arrêt... Nous repartons rapidement sur les crêtes en direction de Peyre Arse et du Puy Mary.
Toute la traversée s'effectuera dans les nuages et malheureusement on ne profitera pas du paysage... mais au final, moi j'aime bien ces conditions difficiles où la nature nous signifie bien qui dirige par ici et que pour cette fois on peut passer, mais que ce ne sera pas tous les jours le cas! J'apprécie ces ambiances un peu mystiques où on découvre pas après pas ce qui se présente. On se croirait dans un film d’où pourrait surgir d'un instant à l'autre un chamois, une marmotte ou une vache.
Les crêtes sont particulièrement acérées et c'est une des spécificités du Cantal que j'avais oublié. On chemine parfois sur des sentes où deux mètres à droite et deux mètres à gauche c'est le vide! Pas le droit à l'erreur! Il faut aussi faire bien gaffe sur les plaques de neige qui sont encore présentes en quantité, on peut vite passer à travers surtout sur les bords des névés! Heureusement certains sont praticables et on peut s'autoriser quelques sessions "snow-trail" toujours très ludiques.
L'ascension du Puy de Peyre Arse est particulièrement raide et hors sentier. Je me retrouve par moment seul au monde, je ne vois personne devant, personne derrière, alors que je suis à peine dix mètres en arrière! Un brouillard à couper au couteau! On enchaîne ensuite avec la traversée de la Brèche de Rolland, très impressionnante et la très raide ascension (pente à 40% de moyenne!) du Puy Mary que j'aurais à refaire dans deux semaines pour la Pastourelle.
Le sommet du Puy Mary (oui, oui!)
Au sommet, on est sur un îlot perdu dans la brume, une table d'orientation est présente, mais inutile de chercher à se repérer... où est le nord? Personne ne sait vraiment... heureusement que nos guides savent de quel côté il faut repartir car après avoir tourné un peu, difficile de savoir d'où je venais! Incroyable. La descente vers le Pas de Peyrol est certainement un des passages les plus ennuyeux de la sortie car elle se fait sur une horrible piste bétonnée aménagée pour que les touristes fainéants déjà montés au col en voiture, puissent accéder au sommet avec leurs petits escarpins... A quand une belle route bitumée pour monter au Mont-Blanc?... tout se perd mon bon monsieur...
La Jordanne à Mandailles
Après ce difficile passage dans le monde des hommes, on replonge dans le monde des Esprits à la merci des caprices de la nature. Nous quittons les crêtes pour rejoindre les magnifiques forêts Auvergnates et passer sous la couche nuageuse. Enfin un peu de paysage s'offre à nous, des burons, des vacheries, des villages. Malgré l'humidité présente, c'est un véritable plaisir de courir dans ces vallées en direction de Mandailles. A l'arrivée au village nous trouvons un bel abri où nous installer pour casser la croûte et refaire le plein des gourdes. Mais il s'agit de ne pas trop traîner! Plus on attend, plus le redémarrage sera difficile. Alors, une demi-heure plus tard, on reprend notre chemin pour les 14 derniers kilomètres.
Ce sera la portion la plus difficile à gérer pour moi. Le terrain est bien moins technique et pentu que ce matin, mais la digestion de mon bon repas me pompe toute mon énergie et pour être cru, j'en chie pendant deux bonnes heures... Heureusement, le paysage est vraiment sympa et d'un vert qu'on ne connait pas dans les Cévennes. On contourne tout le Puy Griou, le centre du Volcan Cantalien, sans en apercevoir une seule fois le sommet perdu dans la brume. La fin du parcours consiste en un superbe single en prairie où j'arrive enfin à relancer et une descente raide sur les pistes de ski de Super Lioran, de quoi bien bosser les quadris en excentrique (j'espère avoir bon, sinon Caro va m'engueuler! ^^ ).
Chape de nuages
Je suis bien content de rejoindre ma voiture après cette sortie technique et physique. Un peu déçu de n'avoir pu profiter du paysage, mais je me console en me disant que je vais avoir l'occasion de revenir bientôt et m'offrir une deuxième chance.
De retour au camp de base, une conférence sur les pathologies du trail et leurs moyens de prévention nous est dispensée par un médecin urgentiste ostéopathe et un infirmier qui sont aussi traileur et qui étaient avec nous sur le parcours. J'ai appris un paquet de chose et j'ai remplis des pages et des pages de notes sur mon téléphone. Il va falloir mettre tout çà en application pour se protéger et profiter le plus longtemps possible de ce beau sport qu'est le trail.

J3 : Test ascensionnel et Gainage

Cette troisième journée est consacrée à la réalisation d'un test ascensionnel. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en réaliser un (ni même sur le plat d'ailleurs...) et j'ai hâte de voir ce que çà va donner. Après un bon petit-déjeuner, j'enfile la tenue du CTC (faut bien montrer les couleurs! ) et c'est parti pour les Chazes et le petit parcours que Caro nous a concocté!
On traverse le magnifique petit hameau et on commence par un reconnaissance du petit chemin forestier où va se déroule le test. Il monte tranquillement à environ 15% au début puis un peu moins sur le haut où il faudra réussir à relancer. La pente fait au total 13%, donc tout doit pouvoir se courir... enfin c'est la théorie!
L'équipe a préparé des petites pancartes indiquant le dénivelé parcouru depuis le point de départ afin de se repérer. En montant, on les place jusqu'à atteindre 150m+. Petite photo au sommet que personne ne devrait atteindre et on redescend en trottinant.
Plus bas, petite séance d'échauffement avec Caro et JC à la baguette! et attention, faut que çà tire droit!!! ^^ Je me rassure car, c'est à peu de chose près le genre d'échauffement que je pratique avant mes courses, un pue plus court et plus dynamique toutefois. Une fois bien réchauffé, Caro nous rappelle le principe : 5 minutes d'ascension le plus rapidement possible, le but étant d'attendre sa fréquence cardiaque maximale à la fin du test. Elle nous indique aussi d'essayer de partir vite pour forcer le cardio à monter dans les tours et d'ensuite gérer tant bien que mal le reste de la monter. On va essayer de faire çà bien malgré la fatigue accumulée les derniers jours.
Puy Griou
Synchronisation des montres, remontage des chaussettes et des shorts, pieds dans les starting blocks! GO! Je pars fort et tente de suivre le rythme des costauds devant, mais après quelques dizaines de mètres, je commence à perdre du terrain. Il me faut une petite minute pour atteindre ma fréquence cardiaque haute (180), celle où je commence à être essoufflé! Au premier "coup de cul", je bloque, marche rapide et je relance dès que la pente se radoucit. Je regarde ma montre.... déjà 3 minutes... çà passe vite! Alors, je relance, autre changement de pente, je rebloque... puis, 4min30, je donne tout pour grappiller quelques mètres... je lève la tête, devant ils ont stoppé! oups... 5m10... je reviens un peu en arrière, et relève le dénivelé, 84m (j'en ai 86 à ma montre). Je regarde mon cardio... à peine 186... je n'ai pas réussi à atteindre ma FCmax qui est à 195, mais que je n'ai plus atteinte depuis longtemps! à trop faire de long!
On redescend tranquillement aux Chazes en discutant des impressions des uns et des autres. Pour ma part, je pense après coup, que j'aurais pu m'arracher un peu plus. Mais difficile sur un premier test de savoir comment gérer cet effort si brusque.
Au retour à la Ferme, on se lance dans une séance de gainage et d'étirements pour se mettre en appétit. Séance très ludique avec un peu de travail en binôme, le tout sous de belles éclaircies. Le soir, un petit débriefing de la journée est prévu, mais en attendant c'est quartier libre.
Pour ma part, ce sera repos. Petite séance de natation, de slack-line pour le travail de proprioception, une bonne dose de Compex en mode récup active, une sieste et c'est déjà l'heure du débrief. Ce dernier est improvisé dans le bar de la Ferme, en fait l'ancien cave d'affinage à fromage, autour de bonnes bières artisanales. Au final, ma VMA ascensionnelle est de 1008m/h... c'est pas énorme, mais je ne peux que progresser! Quoiqu'il en soit, j'ai trouvée cette matinée particulièrement enrichissante et ludique, et je pense qu'un de ces quatre je proposerais de faire ce test à mes amis du CTC ! ^^

J4 : Autour du Lioran

Au dessus du Lioran
Pour cette dernière journée, c'est une sortie un peu plus facile qui nous attend, avec un long passage en crête depuis le Plomb du Cantal jusqu'à Thiézac. J'ai super bien dormi et je me sens bien en forme! Il m'aura fallu trois jours prendre le rythme... un sacré diesel! On démarre cette fois de la station de Super Lioran, où nous sommes rejoins par un bon groupe de traileurs d'Aurillac. Cà démarre droit dans les pistes de ski. Je sors les bâtons et roule ma poule! On prend vite de la hauteur jusqu'au Rocher du Cerf. Le temps est meilleur aujoud'hui que deux jours auparavant. Il y a un vent de fou, mais au moins il déchire la couche nuageuse nous apportant quelques agréables éclaircies.
Crêtes du Plomb du Cantal
Dès qu'on quitte la douce protection de la forêt, le vent commence à nous harceler par brèves mais puissantes rafales. L'ascension est ainsi rendu compliquée. On récupère une piste de ski jusqu'au Pas des Alpins à près de 1800m. Là, les rafales se font d'une extrême violence! Je n'ai jamais eu à faire à de telles conditions de vent en montagne et je suis bien content d'être encadré par des personnes qui connaissent bien ces situations, car çà pourrait presque devenir inquiétant! Mon crâne souffre encore du serrage prononcé de ma casquette nécessaire à son maintien en position... pendant que certains s'abritent dans une cabine, la sage décision de faire demi-tour et donc de changer de parcours est prise. Plus de crêtes, mais une boucle dans la vallée. La sagesse est de mise dans de telles conditions.
A l'abri
La redescente se fait sur une large piste de ski de descente encore largement recouverte de belles plaques de neige. Du coup, rebelote, session snow trail, et je décide de lâcher les chevaux et m'amuser un peu. C'est la dernière journée, ce serait dommage de repartir avec du jus! On rejoint ensuite le lac des Gardes, où je ferais certainement ma plus belle photo du week-end, pour replonger vers le village éponyme.
Au plus bas du parcours, on traverse la Cère pour remonter au hameau des Chazes et à notre parcours de VMA de la veille. Bizarrement personne n'a tenté de battre son chrono de la veille? ^^ On file ensuite à flanc de coteau jusqu'au Col du Font de Cère. Je réussirais à courir sur toute cette portion trouvant mon rythme! J'adore cette sensation où j'ai l'impression de courir sans dépenser d'énergie, de pouvoir continuer des heures à ce rythme! Çà ne m'arrive pas souvent, mais quand je trouve ce point d'équilibre quasi idéal entre foulée, cardio et respiration, c'est vraiment le pied!
Près du Lac des Gardes
On poursuit ensuite sur la crête du Puy de Masseboeuf et on plonge juste avant le sommet dans une très sympathique monotrace qui nous ramènera à notre point de départ. Une belle conclusion à ce week-end que je ne suis pas près d'oublier!
De retour au gîte, nous prendrons notre repas tous ensemble sous un beau soleil, dans la bonne humeur et la franche rigolade caractéristique de tout ces instants passés ensemble, sans prise de tête. Puis, vint le moment de plier bagages et repartir chacun dans notre coin d'Hexagone. Pour a part, j'aurais bien continuer encore quelques jours, tellement j'ai le sentiment de n'avoir vu qu'un petit bout de la lorgnette! Mais les occasions seront encore nombreuses.
En direction des Gardes

Le retour sur Alès que je redoutais se fera finalement tout en douceur. Je craignais les douleurs dans les jambes après tout ces kilomètres parcourus, mais je n'en aurais finalement pas! Et aussi bizarre que çà puisse paraître, je n'ai quasiment pas eu de courbatures les jours suivant! Une première! Serait-ce le métier qui rentre? Va savoir !

Au dessus des Chazes
Pour finir, encore un grand merci, Caro, JC et Lydie pour votre gentillesse et pour tous vos précieux conseils. J'ai tout apprécié, même le temps capricieux! Çà forge le mental et l'expérience! J'attends avec impatience le programme 2015 ! Il parait que c'est sympa Megève? ^^

jeudi 1 mai 2014

La Ronde des Castors


J'ai beaucoup hésité sur la course que j'allais faire ce 27 Avril. Il faut dire que le choix était pléthorique! Roc de la Lune, Terrasses du Lodévois, Font de Mai, Massane, Balcon d'Azur... bref, autant de courses que j'ai envie de faire! Puis au final, je me suis décidé pour le Beaver Trail (trail des castors pour les non-anglophones) où plusieurs copains du CTC sont inscrits.

C'est ma première course depuis le Trail aux Etoiles, il y a presque deux mois! C'est le temps qu'il m'aura fallu pour soigner mes "petits bobos". Et comme lors des dernières sorties tous les voyants étaient au vert, je me sentais confiant au moment d'affronter ces 30km de préparation pour ma prochaine échéance.

Poulx accueillait donc deux courses, 17 et 30km, qui comptent pour les challenges court et long des Trails Gardois, ce qui a eu pour conséquence d'attirer près de 500 coureurs et permettre une bonne ambiance matinale sous un beau soleil de printemps. Une fois n'est pas coutume le trail court démarre en premier lâchant à 9h pétante un flot de 300 coureurs. Un quart d'heure plus tard après un rapide briefing, nous démarrons, mais en sens inverse du 17km, par un léger faux plat et un petit tour du village avant de rejoindre le parcours "normal".

J'ai eu quelques échos du parcours dans la semaine, exigeant, rapide, technique, bref, il est préférable de partir doucement. M'étant bien échauffé, je démarre "au feeling", c'est à dire un peu trop vite puisque avec Jean-Claude, on se retrouve juste derrière une des favorites féminines dont on sait que le rythme est bien supérieur aux nôtres!
Les premiers kilomètres se font sur un large DFCI qu'on quitte à plusieurs reprises pour des monotraces techniques qui nous font dévaler des belles pentes qu'on doit remonter aussitôt. Un vrai supplice! Le paysage de garrigue défile assez vite et on alterne entre singles et pistes, entre forêts de chêne vert et vignes. Le temps est super agréable avec un petit vent rafraîchissant. C'est un vrai plaisir.
J'atteins le premier ravito au 15ème kilomètre en 1h30 pile, soit 10km/h sachant qu'il y avait tout de même près de 500m+. Je suis pas trop mécontent de moi vu mon entraînement erratique des derniers mois... Je repars rapidement et j'ai hâte de descendre dans les Gorges!
Encore 5 kilomètres de singles, des bosses qui cassent bine les jambes, puis enfin c'est la "dégringolade" en direction du Gardon. Les points de vue sont de plus en plus nombreux, de plus en plus majestueux. Je finis par atteindre la célèbre piste qui descend à la Baume, là même où Le Salaire de la Peur fut tourné dans les années 50. Je prends quelques secondes pour immortaliser ce moment et je repars de plus belle.

La Baume
Au fond des Gorges, on suit la rive façonnée par les incessantes gardonnades. La roche est glissante et le moindre faux pas peut être rédhibitoire! Difficile de se concentrer sur sa foulée lorsque le cerveau veut se nourrir de toutes les images qui lui arrive.
Mais la contemplation prend vite fin lorsque les rubalises nous indiquent de suivre la pente la plus forte. Les jambes sont soudain dures, le cœur s'emballe, le souffle est court... il faut passer en mode "grimpette", mais à peine le temps de trouver son rythme qu'il faut redescendre tout au fond de la gorge... et on va alterner ainsi les sessions montagnes russes... impossible de trouver un rythme, je commence à sentir la fatigue... les mollets sont douloureux... Un bon faux-plat se présente, typiquement le genre de monotrace où je cours en petit braquet sans me fatiguer, mais là, impossible de courir... je me suis fait avoir! Foutu traquenard!!!
Il me faudra attendre de sortir des Gorges pour réussir à recourir, soit juste avant de replonger encore une fois dans un superbe single en bord de falaise. Le paysage est encore une fois magnifique et il faudra décidément que je revienne profiter de ce lieu!

Le Gardon (crédit Beaver trail)

La fin du parcours est une succession de petites bosses cassantes et de singles super roulants où il m'est difficile de courir car je sens poindre les crampes... et ce qui devait arriver arriva, après un petit moment d'inattention, je tape une racine et manque tomber. En me rattrapant, j'étire violemment mes ischios et c'est la crampe immédiate... je suis arrêté net... impossible de marcher, je dois m'étirer... je vide mes bidons, j'avale mon dernier gel, faut que çà reparte, il reste même pas 2km... et j'ai même pas pris ma Sporténine...
Cette fin de parcours est terrible pour le moral car je me fais doubler par près de 10 coureurs... je relance mais les jambes sont raides... il me faut un bon kilomètre au ralenti pour réussir à retrouver une foulée normale, mais c'est trop tard... c'est rageant car je passe la ligne d'arrivée avec des jambes douloureuses certes, mais qui répondent bien présentes...

Je termine en 3h46 au milieu du peloton. Pas si mal au final pour ce parcours qui alterne les parties roulantes et parties cassantes sur plus de 30km et 1000m+. Un vrai parcours de guerrier où on n'a pas une minute de répit, un peu à la manière de l'Hivernatrail, les Gorges du Gardon en plus! A noter, une organisation excellente et sympathique, un balisage sans faille et des secours efficaces qui malheureusement ont eu du boulot ce dimanche... Bravo à tous. Seul déception, pas vu de castors... faudra revenir alors?

Instant médical!!! : Un peu plus d'une semaine après la course, et après trois bonnes sorties (dont une difficile séance de VMA), mes douleurs récurrentes ont quasiment disparues! A froid, çà tire encore un peu, mais je n'ai plus ces petits rappels douloureux! Reste une cheville un peu sensible suite à une torsion lors du Beaver, mais rien de méchant, un strap et elle n'y voit que du feu!

Trace (GPX ici)
(Attention le parcours peut traverser des terrains privés accessibles uniquement le jour de la course. Merci de ne pas y pénétrer sans autorisation)

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