jeudi 1 mai 2014

La Ronde des Castors


J'ai beaucoup hésité sur la course que j'allais faire ce 27 Avril. Il faut dire que le choix était pléthorique! Roc de la Lune, Terrasses du Lodévois, Font de Mai, Massane, Balcon d'Azur... bref, autant de courses que j'ai envie de faire! Puis au final, je me suis décidé pour le Beaver Trail (trail des castors pour les non-anglophones) où plusieurs copains du CTC sont inscrits.

C'est ma première course depuis le Trail aux Etoiles, il y a presque deux mois! C'est le temps qu'il m'aura fallu pour soigner mes "petits bobos". Et comme lors des dernières sorties tous les voyants étaient au vert, je me sentais confiant au moment d'affronter ces 30km de préparation pour ma prochaine échéance.

Poulx accueillait donc deux courses, 17 et 30km, qui comptent pour les challenges court et long des Trails Gardois, ce qui a eu pour conséquence d'attirer près de 500 coureurs et permettre une bonne ambiance matinale sous un beau soleil de printemps. Une fois n'est pas coutume le trail court démarre en premier lâchant à 9h pétante un flot de 300 coureurs. Un quart d'heure plus tard après un rapide briefing, nous démarrons, mais en sens inverse du 17km, par un léger faux plat et un petit tour du village avant de rejoindre le parcours "normal".

J'ai eu quelques échos du parcours dans la semaine, exigeant, rapide, technique, bref, il est préférable de partir doucement. M'étant bien échauffé, je démarre "au feeling", c'est à dire un peu trop vite puisque avec Jean-Claude, on se retrouve juste derrière une des favorites féminines dont on sait que le rythme est bien supérieur aux nôtres!
Les premiers kilomètres se font sur un large DFCI qu'on quitte à plusieurs reprises pour des monotraces techniques qui nous font dévaler des belles pentes qu'on doit remonter aussitôt. Un vrai supplice! Le paysage de garrigue défile assez vite et on alterne entre singles et pistes, entre forêts de chêne vert et vignes. Le temps est super agréable avec un petit vent rafraîchissant. C'est un vrai plaisir.
J'atteins le premier ravito au 15ème kilomètre en 1h30 pile, soit 10km/h sachant qu'il y avait tout de même près de 500m+. Je suis pas trop mécontent de moi vu mon entraînement erratique des derniers mois... Je repars rapidement et j'ai hâte de descendre dans les Gorges!
Encore 5 kilomètres de singles, des bosses qui cassent bine les jambes, puis enfin c'est la "dégringolade" en direction du Gardon. Les points de vue sont de plus en plus nombreux, de plus en plus majestueux. Je finis par atteindre la célèbre piste qui descend à la Baume, là même où Le Salaire de la Peur fut tourné dans les années 50. Je prends quelques secondes pour immortaliser ce moment et je repars de plus belle.

La Baume
Au fond des Gorges, on suit la rive façonnée par les incessantes gardonnades. La roche est glissante et le moindre faux pas peut être rédhibitoire! Difficile de se concentrer sur sa foulée lorsque le cerveau veut se nourrir de toutes les images qui lui arrive.
Mais la contemplation prend vite fin lorsque les rubalises nous indiquent de suivre la pente la plus forte. Les jambes sont soudain dures, le cœur s'emballe, le souffle est court... il faut passer en mode "grimpette", mais à peine le temps de trouver son rythme qu'il faut redescendre tout au fond de la gorge... et on va alterner ainsi les sessions montagnes russes... impossible de trouver un rythme, je commence à sentir la fatigue... les mollets sont douloureux... Un bon faux-plat se présente, typiquement le genre de monotrace où je cours en petit braquet sans me fatiguer, mais là, impossible de courir... je me suis fait avoir! Foutu traquenard!!!
Il me faudra attendre de sortir des Gorges pour réussir à recourir, soit juste avant de replonger encore une fois dans un superbe single en bord de falaise. Le paysage est encore une fois magnifique et il faudra décidément que je revienne profiter de ce lieu!

Le Gardon (crédit Beaver trail)

La fin du parcours est une succession de petites bosses cassantes et de singles super roulants où il m'est difficile de courir car je sens poindre les crampes... et ce qui devait arriver arriva, après un petit moment d'inattention, je tape une racine et manque tomber. En me rattrapant, j'étire violemment mes ischios et c'est la crampe immédiate... je suis arrêté net... impossible de marcher, je dois m'étirer... je vide mes bidons, j'avale mon dernier gel, faut que çà reparte, il reste même pas 2km... et j'ai même pas pris ma Sporténine...
Cette fin de parcours est terrible pour le moral car je me fais doubler par près de 10 coureurs... je relance mais les jambes sont raides... il me faut un bon kilomètre au ralenti pour réussir à retrouver une foulée normale, mais c'est trop tard... c'est rageant car je passe la ligne d'arrivée avec des jambes douloureuses certes, mais qui répondent bien présentes...

Je termine en 3h46 au milieu du peloton. Pas si mal au final pour ce parcours qui alterne les parties roulantes et parties cassantes sur plus de 30km et 1000m+. Un vrai parcours de guerrier où on n'a pas une minute de répit, un peu à la manière de l'Hivernatrail, les Gorges du Gardon en plus! A noter, une organisation excellente et sympathique, un balisage sans faille et des secours efficaces qui malheureusement ont eu du boulot ce dimanche... Bravo à tous. Seul déception, pas vu de castors... faudra revenir alors?

Instant médical!!! : Un peu plus d'une semaine après la course, et après trois bonnes sorties (dont une difficile séance de VMA), mes douleurs récurrentes ont quasiment disparues! A froid, çà tire encore un peu, mais je n'ai plus ces petits rappels douloureux! Reste une cheville un peu sensible suite à une torsion lors du Beaver, mais rien de méchant, un strap et elle n'y voit que du feu!

Trace (GPX ici)
(Attention le parcours peut traverser des terrains privés accessibles uniquement le jour de la course. Merci de ne pas y pénétrer sans autorisation)

Profil

Aucun commentaire: