jeudi 29 mai 2014

La Pastourelle - C'est le Cirque!


Accueil humide...
Voilà plus de 6 mois que je me suis inscrit à ce 53km de la Pastourelle à Salers, le Trail du Grand Cirque. Jusqu'ici Salers, pour moi c'était un super bon fromage d'Auvergne et une ville incroyablement belle perchée sur sa crête. Maintenant, c'est aussi la Pastourelle, un événement annuel colossal, puisqu'il réunit 4000 marcheurs, coureurs et VTTistes, sans compter les 350 bénévoles, répartis sur une randonnée (32km), deux parcours de trail (32 et 53km) et trois circuits VTT (64, 39 et 27km)! Je vous laisse imaginer le nombre de ravitos, de balises, de panneaux, de dossards, de plaques...

Welcome to Cantal !
Je choisis d'arriver la veille de la course pour prendre mes marques et surtout éviter le rush du matin de course et le stress qui va de paire. Je traverse le massif du Cantal sous un soleil magnifique, les crêtes dégagées dévoilent leurs plus beaux atours. Mais en arrivant à Salers, le temps tourne brusquement, révélant une des spécificités du Cantal, la météo changeante! Une pluie soutenue surprend tout les visiteurs... je m'abrite dans ma voiture et attend le moment de récupérer mon dossard. Mon sésame en poche, je rejoins le gîte où j'ai réservé une chambre à 45 minutes d'ici dans le village de Saint-Cirgue de Jordanne. J'y rencontrerais un sympathique traileur Belge venu se préparer pour les échéances estivales.

Premières crêtes
Levé à 5h, j'arrive à Salers à 7h sous de belles éclaircies mais le fond de l'air est très frais. Comme il est très probable qu'on ait du vent sur les crêtes, je démarre bien couvert avec ce qu'il faut dans le sac pour parer à toutes éventualités.

Le départ est donné à 8h dans une excellente ambiance. On commence par traverser le village sous les encouragements des randonneurs qui attendent de pouvoir prendre à leur tour le départ. Puis on attaque aussitôt les crêtes herbeuses de la portion "montagne à vache" du parcours. La pente est assez faible mais constante ce qui permet de prendre son rythme et étirer efficacement le peloton. Ce début de course est agréable, les éclaircies vont et viennent et donnent une lumière surprenante aux lieux.
Le Falgoux
J'arrive rapidement au premier ravito, mais passe mon chemin. Passé le Puy de l'Agneau, on descend vers le Col de Néronne et le second ravito au km10. Court arrêt pour manger un morceau et boire et çà repart sur une crête boisée où on commence à trouver des sentes plus techniques. Les rafales de vent se font plus intenses et froides. Au km14, c'est le Buron d'Impramau, 3ème ravito. Vous aurez noté une particularité de cette course c'est qu'il y a beaucoup de ravitos!!!
C'est aussi ici que se fait la séparation entre les deux parcours de trail. Le 32 continue en crête vers le Roc des Ombres, alors que le long replonge dans la vallée vers le Falgoux. La descente est particulièrement boueuse et glissante! Je double beaucoup de coureurs en difficulté dans ces conditions. Tout baigne à ce moment de la course et je suis même surpris d'avoir fait plus de 16km et 600m+/- en 2h. Et c'est là qu'une branche embusquée choisit de me faire un croc-en-jambe... Grosse pelle amortie heureusement par la boue... Rien de cassé, mais çà me refroidit, et je vois repasser tout ceux que j'ai doublé plus tôt...
Le Luchard
J'arrive au Falgoux et profite du ravito pour manger un bon bout avant d'attaquer la longue ascension qui va nous conduire sur la longue crête menant au Puy Mary. C'est encore une fois la gadoue qui nous attend... après la douceur du fond de vallée, voici la froideur des hauteurs qui se présentent. Au Luchard, où débute la crête, il fait particulièrement froid... on y trouve d'ailleurs les premières plaques de neige. Je finis par m'arrêter pour mettre un buff sur les oreilles et le cou et repars un peu plus réchauffé.
Puy de la Tourte

Le GR400 est le fil directeur de cette portion. On contourne Suc Gros, mais on attaque la montée au Puy de la Tourte dans la neige et le brouillard. Je commence à montrer des signes de faiblesse à cet instant... je fais le dos rond et avance le temps que "le dur passe". Les sentiers commencent à être très techniques, rochers, boue, ornières, neige parfois... difficile d'y courir.

Puy Mary dans les nuages
Après 4h30 de course, j'arrive au pied du Puy Mary, au Pas de Peyrol, km30. Je profite du ravito pour faire le plein de carburant avant d'attaquer cette grosse difficulté. L'avantage c'est que j'ai reconnu cette portion il y a deux semaines lors du stage avec 5ème Elément. Mais avant, çà on doit se farcir quelques centaines de mètres de bitume pour contourner le Puy et attaquer l'ascension du bon côté. En quittant la route, c'est le bain de boue... la pente est très raide, et je patine... 2ème gamelle, mais cette fois, je tape le nez sur mon bâton... et évidemment çà pisse le sang... pas trop heureusement, mais suffisamment pour être gêné... F*%$!!!!! Je monte comme çà, m'essuyant dans mes gants... mais finalement, je monte bien, à mon rythme et reprend pas mal de gars qui explosent. Je passe au sommet dans les nuages, les mêmes qu'il y a deux semaines ^^. La descente est terrible, raide et sur une dalle de béton... bref de quoi se flinguer les articulations... quand c'est possible, je passe sur l'herbe et les cailloux aux bords du chemin pour "soulager" les jambes. 38 minutes pour faire cette "petite boucle" de 2,6km et 260m+/-.
Un peu de route?
Retour au Pas de Peyrol, où j'en profite pour me fourrer une compresse dans le nez (so sexy!) et ravitailler en eau. Puis 1,5km de bitume, pour rejoindre le pied du Col de Redondet. Ce passage est sympa avec les coureurs en file indienne zigzagant jusqu'au col toujours sous une belle couche de neige. Et on reprend les crêtes, toujours aussi spectaculaires. On contourne la Roche Taillade et le Roc d'Hozières pour rejoindre le Roc des Ombres. Retour sur le parcours du 32km, point notable car ce sont aussi de nombreux randonneurs qu'on va croiser dès à présent.
Col de Redondet
Passage à travers la Brèche d'Enfloquet, une très raide mais heureusement courte ascension, on bascule en direction du Puy Violent. Après un petit arrêt au ravito du 40ème, je repars me sentant étonnant bien malgré le parcours déjà réalisé. Après une petite bosse, on attaque le fameux Puy Violent sous le soleil. La pente est super raide, près de 40%, et il faut vraiment s'arracher pour atteindre le sommet où de nombreux randonneurs nous encouragent. Je lâche les chevaux dans la descente et grappille des places petit à petit. Je double un nombre incalculable de randonneurs!!! Certains ne font pas le moindre effort pour s'écarter (...), tandis que d'autres nous encouragent et nous informent de la distance restante. Parfois, j'en viens à me demander si je suis sur le bon chemin car je ne vois personne courir devant moi... juste une marée de randonneurs! La descente est interminable, 9km et 850m-, mais heureusement il y a des passages super en forêt dans des singles roulants qui donnent envie de tout lâcher. En bas de la pente, on est rattrapé par les premiers coureurs du relais qui n'ont pas le même rythme.
Roche Taillade

J'arrive tout en bas à Saint-Paul-de-Salers pour faire un dernier petit ravito avant la dernière ascension. Elle démarre bien raide dans le bois et continue tout aussi raide en lisière de forêt. Puis la vue se dégage enfin. Beaucoup d'encouragement dans les derniers mètres et j'arrive à relancer sur un faux plat qui contourne tout le village, j'y reprends pas mal de coureurs cramés. Je passe la ligne d'arrivée en 8h13 sous un superbe soleil et surtout satisfait de ma course, car je ne me sens pas crevé comme j'ai pu l'être au Trail aux Etoiles... j'ai mal aux jambes, normal, mais je pouvais continuer. Encourageant pour les prochaines échéances.

Puy Violent
Fond de vallée
Gros ravito à l'arrivée avec enfin un plat chaud. Grand soleil et sourires qui en disent long! Ce trail est magnifique alternant passages techniques, roulants, crêtes, sous-bois, sommets, vallées. Bref, un concentré de Cantal! De nombreux ravitos qui permettent de se faire son plan de course et toujours des bénévoles souriants, aimables et aux petits soins. Bravo pour cette belle organisation.







Je ne peux pas résister à l'envie de vous mettre quelques photos supplémentaires glanées sur le net (www.passion-nature.biz). Merci au photographe, l'ambiance particulière du Pas de Peyrol est bien retranscrite par ces images!







Trail du Grand Cirque 2014
(Attention le parcours peut traverser des terrains privés accessibles uniquement le jour de la course. Merci de ne pas y pénétrer sans autorisation)

1 commentaire:

jean-E a dit…

super CR comme d'hab! et quelle course! bravo !!! que du bon pour la suite :-)